Extraction d'Amra: le premier président de la cour d’appel de Paris soutient les magistrats et dénonce une mise en cause "infondée"

La cour d'appel de Paris. - MIGUEL MEDINA © 2019 AFP
Un soutien aux magistrats concernés. Dans un communiqué, publié ce jeudi 5 juin, le premier président de la cour d'appel de Paris a assuré sa "pleine confiance" envers les magistrats instructeurs en charge de la procédure visant l’attaque du péage d’Incarville, qui a coûté la vie à deux surveillants pénitentiaires, durant laquelle Mohamed Amra s'était échappé.
"Ces magistrats très expérimentés conduisent leurs investigations dans le cadre des règles applicables et sous le contrôle de la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris", est-il écrit dans le communiqué.
La grogne des syndicats
Depuis plusieurs jours, les magistrats sont la cible de nombreuses critiques depuis l'annonce d'un nouveau transfèrement du narcotrafiquant depuis sa prison de Condé-sur-Sarthe, dans l'Orne.
"Le premier président déplore les mises en cause infondées visant ces magistrats qui sont de nature à fragiliser les investigations en cours et à déstabiliser l’institution judiciaire", a répondu dans son communiqué, le premier président de la cour d'appel de Paris.
Les syndicats d'agents pénitentiaires avaient notamment vivement critiqué ce choix d'extraire le narcotrafiquant. "C'est un scandale, une trahison! Ça va nous coûter un pognon de dingue et mettre les agents en danger. Nous n'avons pas retenu les erreurs du passé. On aurait voulu que la juge se déplace. On souhaite que la visio soit généralisée, encore plus pour lui", avait déclaré à BFMTV Yoan Kara, secrétaire général adjoint du Syndicat National FO Justice.
Une vision partagée par le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau. Le résident de la place Beauvau avait demandé, ce mercredi 4 juin sur RTL, que "soit le juge se déplace soit qu'il y ait une visioconférence" pour limiter les risques pour les forces de l'ordre.
De son côté Dominique Garcia, le père d'Arnaud Garcia, l'un des agents pénitentiaires tués, s'est dit au micro de BFMTV "outré" par l'extraction de Mohamed Amra.
Des actes couverts par le secret de l'instruction
"Le premier président rappelle enfin que les investigations et actes réalisés par ces magistrats sont couverts par le secret de l’instruction et que les violations constatées donneront lieu à un signalement au parquet de Paris sur le fondement de l’article 40 du code de procédure pénale", conclut le communiqué du premier président de la cour d'appel de Paris.
Iterrogé lors du 20 heures de TF1, ce mardi 3 juin, Gérald Darmanin s'est montré confiant sur la réussite de cette extraction. "Il y aura des conditions de sécurité hors normes pour permettre au juge d'instruction de l'interroger", a assuré le ministre de la Justice.