Eure: l'homme mis en examen pour l'assassinat d'une cycliste inconnue remis en liberté

La balance de la Justice (illustration) - LOIC VENANCE / AFP
Le mystère reste toujours entier dans l'Eure après la disparition d'une femme le 9 mars dernier. Le principal suspect, un homme de 46 ans, soupçonné de l'avoir renversée sur la départementale 80, entre Le Neubourg et Grand-Bourgtheroulde, a été remis en liberté et placé sous contrôle judiciaire le 6 décembre, a appris l'AFP auprès du procureur d'Evreux confirmant une information de Paris-Normandie.
Un appel à témoins sans résultat
Les enquêteurs soupçonnent ce charpentier d'origine polonaise, vivant dans l'Eure, d'avoir renversé une cycliste, âgée entre 40 et 60 ans. Depuis son arrestation, les enquêteurs sont dans une impasse, car ils n'ont jamais retrouvé le corps de cette femme. Malgré un appel à témoins lancé le 16 novembre par le parquet, personne ne s'est manifesté pour signaler sa disparition.
"C'est un dossier qui présente des fragilités", a expliqué le procureur de la République, Rémi Coutin, auprès de l'AFP.
La juge d'instruction a décidé, au vu du caractère infructueux de l'appel à témoins, d'accéder à la demande formée par l'avocate du détenu" dont "c'était la première demande en ce sens", a expliqué le magistrat, précisant que "le parquet a émis un avis favorable". Pour autant, "les investigations se poursuivent", a-t-il insisté.
Dénoncé par son ex-femme
Le principal suspect avait été arrêté à la suite de la dénonciation de son ex-femme. Elle relatait qu'en mars, ce charpentier d'origine polonaise dont elle venait de se séparer l'avait appelée, "manifestement paniqué et sous l'emprise de l'alcool, pour lui dire qu'il venait de tuer quelqu'un" en voiture.
L'homme se rétractait peu après avant de réitérer ses propos quelques jours plus tard, apportant des détails sordides sur l'ensevelissement de sa présumée victime qu'il aurait lui-même effectué.
Le véhicule, découvert calciné le 12 avril sur un chemin, a été déclaré volé par le charpentier le 10 mai.
L'homme reste mis en examen
Interpellé le 21 juin, le suspect a donné lors de sa garde à vue "deux versions diamétralement opposées", selon le procureur: d'abord celle d'"une blague à son ex-compagne afin qu'elle le prenne en pitié et revienne vivre avec lui" avant d'expliquer qu'il avait "bien percuté une cycliste" mais que "celle-ci s'était remise et avait pu repartir".
L'avocate du principal suspect, Me Laura Riauté a dénoncé dans Paris-Normandie "l'acharnement" de la justice contre son client qui reste mis en examen pour des chefs "d'assassinat, recel de cadavre, destruction de preuves et dénonciations mensongères".