Eure: l'avocate de l'homme mis en examen pour l'assassinat d'une cycliste inconnue dénonce "un acharnement"

La balance de la Justice (illustration) - LOIC VENANCE / AFP
"Il n’y a rien dans ce dossier". L’avocate de l’homme de 46 ans, écroué en juin pour le meurtre présumé d’une cycliste non identifiée dont le corps n’a pas été retrouvé dans l’Eure en mars, a réagi auprès de nos confrères de Paris-Normandie sur cette affaire.
"Mon client a toujours nié avoir causé la mort de quelqu’un. Il a raconté cette histoire à son ex-compagne pour lui faire une blague afin de la récupérer, c’est tout. Il n’y a rien dans ce dossier", clame Me Laura Riauté auprès du quotidien.
Le 6 décembre, le suspect a été remis en liberté et placé sous contrôle judiciaire, "faute de preuves majeures". Il demeure mis en examen pour assassinat, recel de cadavres, destruction de preuves et dénonciations mensongères à l'autorité judiciaire.
Des aveux à son ex-compagne
Les enquêteurs soupçonnent le charpentier d’origine polonaise et résidant dans l’Eure, d’avoir renversé la cycliste. Le jour de l’accident, ce dernier avait contacté son ex-compagne pour lui confier qu’il venait d’avoir un accident sur une route du département. Il l’avait rappelée plus tard pour lui affirmer que la cycliste se portait bien.
Son ex-compagne, après avoir reçu un signalement de la part d’une amie sur l’état du véhicule de son ancien compagnon, s’était rendue à son domicile et avait constaté "des traces d’écoulement sur l’aile droite" de la lui voiture, rapportait le procureur de la République dans une conférence de presse en novembre dernier. Des traces qui pouvaient être du sang d’après l’ex-compagne. Après discussion, l’homme avait fini par lui expliquer avoir percuté, alors qu’il était ivre, une cycliste.
Selon son récit, l'homme a ensuite chargé le corps et le vélo dans sa voiture et décidé d'aller chercher une pelle pour l'enterrer. Revenu sur les lieux proches de l'accident, il a constaté qu'elle était toujours vivante et l'a achevé "en portant plusieurs coups de pelle", rapportait le procureur.
"Mon client est abattu"
Ces aveux ont conduit à l’ouverture d’une enquête pour confirmer ou non le récit de l’ex-compagne de l’automobiliste. En juin, ce dernier a été écroué pour le meurtre présumé de la cycliste dont le corps n’a jamais été retrouvé.
Le 6 décembre, l’homme est finalement remis en liberté et placé sous contrôle judiciaire. L'avocate du principal suspect, Me Laura Riauté a dénoncé dans Paris-Normandie "l'acharnement" de la justice contre son client qui reste mis en examen pour des chefs "d'assassinat, recel de cadavre, destruction de preuves et dénonciations mensongères".
"La seule chose qui pourrait tenir dans ce dossier à son encontre, c’est la dénonciation mensongère, en l'occurrence le vol imaginaire de son véhicule (Ndlr: l’homme avait déclaré le vol de son véhicule qui a été découvert calciné sur un chemin le 12 avril)", martèle Me Laura Riauté auprès de Paris-Normandie.
Elle affirme "qu'aujourd’hui encore, mon client est abattu. Il a passé six mois en détention pour rien." Et d’ajouter: "il a été auditionné à plusieurs reprises et de nombreuses heures sous le régime de la garde à vue, sans avocat. Il ne parle pas couramment français et était assisté d’un interprète. Jusqu’à présent, on n’avait pas voulu entendre sa parole."