"Des grêlons ont sectionné la plante": agriculteurs, habitants et communes constatent les dégâts après les orages dans l'Orne

Le violent orage de grêle qui s'est abattu ce vendredi 13 juin en Normandie a occasionné des dégâts dans environ 80 communes de l'Orne. Des agriculteurs ont perdu une partie importante de leurs futures récoltes.

Au lendemain du violent orage de grêle du vendredi 13 juin qui a touché la Normandie et particulièrement l'Orne, des dégâts ont été constatés dans 80 communes du département dont Saint-Pierre-du-Regard.

Olivier Pelluet, exploitant agricole céréalier, fait le bilan de ces intempéries au micro de BFM Normandie. "Ce matin, le réveil a été un peu douloureux. On retrouve dans les parcelles des pieds de maïs coupés, des pieds qui vont redémarrer mais perdre au moins 20% de leur capacité. Ce qui correspond à la marge bénéficiaire de la parcelle", se désole-t-il.

"Quelque chose d'inhabituel en Basse-Normandie"

L'agriculteur estime que l'orage va également lui coûter 20 à 30% de rendement en moins sur ses parcelles consacrées au blé. "La grosse catastrophe concerne le lin de printemps qui a manqué d'eau sur la période et qui d'un seul coup, s'est fait écraser par cette grêle. Va-t-il se redresser un peu? Est-ce qu'on pourra l'arracher? Pourra-t-on faire de la fibre avec?", s'interroge-t-il craignant 100% de perte et "les coûts monstrueux" pour l'exploitation.

Le céréalier considère qu'un tel événement "est quelque chose d'inhabituel, en Basse-Normandie, on ne connaissait pas ça, c'est du jamais-vu de telles intempéries".

"Un coût sérieux pour la commune"

À vingt kilomètres plus au sud, à Chanu près de Flers, le village a été durement frappé par l'orage. Des logements, des commerces et des exploitations agricoles ont fait les frais des intempéries. Les débords de béton de l'église ont été endommagés de même que les vitraux de l'église brisés, la toiture d'une école est complètement abîmée.

"Ça va être un coût sérieux pour la commune. On a eu des appels à la vigilance dans l'après-midi mais personne ne nous a prévenu que ce serait aussi violent", réagit Michel Chancerel, adjoint au maire au micro de BFM Normandie.

Vitraux de l'église du village de Chanu dans l'Orne le samedi 14 juin 2025 après le passage d'un violent orage la veille © BFM Normandie

Un habitant de Landisacq a vu sa maison considérablement sinistrée par les grêlons. Ce samedi, des couvreurs protégeaient ce qu'il restait de toiture pour éviter des infiltrations. "Les grêlons étaient gros comme des balles de ping-pong et ça a tout broyé, mes fenêtres, mes volets roulants, la toiture en totalité. Tous mes voisins ont aussi subi cet orage de grêle qui n'a pas duré très longtemps, mais qui a été d'une violence inouïe".

129 interventions dont dix bâchages de toits

Pour la préfecture de l'Orne qui dresse le bilan de ces intempéries, le phénomène d’orage de grêle a touché le nord-ouest de département notamment les communes de Landisacq, Chanu et Lonlay-Labbaye.

"Au total, 129 interventions dont dix bâchages de toiture, ont été réalisées dans 48 communes. 120 sapeurs-pompiers ont été engagés. Une infirmière est venue en soutien de population à Landisacq", indiquaient les services de l'État dès samedi. Cet orage n'a fait aucune victime.

"Les services de la direction départementale des territoires sont mobilisés pour évaluer, en lien avec la chambre d’agriculture de l’Orne, les pertes de culture. Une attention particulière est portée à l’accompagnement des agriculteurs en difficulté", a conclu la préfecture.

Mattéo Ciaravino et Corentin Guist'hau avec Florent Bascoul