Cherbourg: 12 manifestants d'ultradroite relaxés de provocation à la commission d'un crime

La balance de la justice. - LOIC VENANCE / AFP
Douze hommes arrêtés le mois dernier lors d'une manifestation organisée à Cherbourg par un groupuscule de l'extrême droite identitaire, et qui étaient poursuivis pour "provocation publique à commettre un crime ou un délit", ont été relaxés ce lundi 16 octobre.
Deux d'entre eux, qui étaient en outre jugés par le tribunal judiciaire de Cherbourg pour port d'arme illégal, ont été condamnés chacun à une amende de 200 euros et à l'interdiction de porter une arme pour une durée de deux ans.
Jugés pour incitation à la violence
Les douze prévenus, âgés de 18 à 28 ans et venant de Lyon, Nantes et d'Île-de-France, avaient été interpellés et placés en garde à vue le samedi 9 septembre lors d'une manifestation non déclarée dans le quartier des Provinces à Cherbourg.
Le rassemblement était revendiqué par le groupuscule Argos, qui se veut l'héritier de Génération identitaire, mouvement d'ultradroite dissous en mars 2021 par le gouvernement.
Une trentaine de personnes avec panneaux et fumigènes s'étaient postées à proximité du domicile de la mère d'un homme de 18 ans, mis en examen un mois plus tôt pour le viol, accompagné de tortures ou actes de barbarie, d'une jeune femme qui avait été hospitalisée dans un état grave.
Les manifestants brandissaient notamment des banderoles portant la photo du mis en examen accompagné de son prénom et de la mention "violeur".
Le procureur de la République à Cherbourg, Pierre-Yves Marot, a considéré que les actions de ces militants d'Argos étaient des appels à une justice privée et des incitations à la violence. Il avait requis 90 jours-amende de 5 euros pour 10 prévenus et 100 jours-amende de 5 euros pour les deux qui détenaient en outre des armes.
L'avocat des douze prévenus, Me Pierre-Vincent Lambert, du barreau de Nice, a estimé que le parquet "a tordu les faits", plaidant la liberté d'expression et le droit d'émettre des revendications politiques pour une justice plus sévère.