Caen: Joël Bruneau appelle le gouvernement à trancher sur l'avenir de la tour du CHU et plaide pour sa destruction

Du haut de ses 23 étages et de ses 90 mètres de hauteur se dessine une bonne partie de l'agglomération caennaise. Installée de longue date dans le paysage local, la tour Côte de Nacre voit son avenir s'inscrire en pointillé alors que se profile, à l'horizon 2026, l'inauguration du futur CHU de Caen.
Ancien maire de la commune normande et aujourd'hui député de la 1ère circonscription du Calvados, Joël Bruneau se satisfait de l'arrivée prochaine d'un "outil de soin extrêmement performant" dans la région.
Mais il appelle à trancher urgemment la question de l'actuelle tour du CHU, d'une superficie de 132.000 m2, étirée sur quatre hectares et aujourd'hui amiantée. Son inquiétude, l'élu en a fait part à Geneviève Darrieussecq, la ministre de la Santé, dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale mardi 26 novembre.
"Nous héritons en quelque sorte d'un concept que, d'ailleurs, au moment de l'inauguration, Madame la ministre de la Santé d'alors, Simone Veil, avait estimé comme déjà obsolète en 1974", se souvient le député du groupe Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires (Liot).
Trois solutions sur la table
Missionné par le CHU, un cabinet d'architecte a élaboré une liste de trois options concernant l'avenir de l'immeuble. La première, rappelle, Joël Bruneau, consiste en une "restructuration de l'édifice". Cette hypothèse "obligerait à ajouter en termes de moyens publics entre 220 et 280 millions d'euros parce que les mètres carrés ne sont que partiellement utilisables, environ 70.000m2 sur les 132.000".
La deuxième prévoit une destruction de la tour. Coût du projet: "environ 110 millions d'après les estimations, dont 80 millions d'euros rien que pour le désamiantage, qui quoi qu'il arrive devra être effectué".
La dernière option "est peut-être la plus facile et la moins satisfaisante, puisqu'elle consiste à laisser les choses en l'état", affirme le député du Calvados. "Ce qui obligerait d'abord à un investissement de plus de 6 millions d'euros pour sécuriser les lieux. Et puis, chaque année -et cela grèverait gravement évidemment le budget de l'hôpital-, environ 1,5 à 2 millions pour la maintenance minimaliste des lieux."
Une décision prise "d'ici l'été 2025 au plus tard"
Selon Joël Bruneau, "ce qui paraît le plus vraisemblable et le plus raisonnable", c'est "la reconfiguration des lieux et la libération de ces quatre hectares grâce à la destruction de la tour".
Il invite le gouvernement à mener "une étude très opérationnelle visant effectivement à la destruction de cette tour avec toutes les contingences techniques qui sont accolées à un tel chantier".
Charlotte Parmentier-Lecocq, ministre déléguée en charge du handicap, a répondu à Joël Bruneau au nom de Geneviève Darrieussecq. Elle annonce que les études vont se poursuivre et qu'un premier tour de table financier sera effectué en lien avec la préfecture, l'Agence régionale de santé, le CHU et les collectivités territoriales.
"Il nous faudra donc décider du devenir de la tour (Côte) de Nacre dans les prochains mois compte tenu de l'avancée des travaux et du déménagement prévu en 2027. La ministre partage votre préoccupation M. le député", assure Charlotte Parmentier-Lecoq.
La ministre de la Santé constate, elle aussi, que "la non-décision a un coût pour le CHU" et qu'une solution doit être identifiée "d'ici l'été 2025 au plus tard".