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"Ça fait mal au cœur": dans l'Eure, la maison d'une famille menacée par l'éboulement d'une falaise

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La commune d'Ivry-la-Bataille a entrepris des travaux, mais pas sur leur parcelle.

On estime leur nombre à une trentaine. Plusieurs communes de l'Eure font actuellement face à des problématiques d'éboulements de falaises. La ville d'Ivry-la-Bataille, située à la frontière avec l'Eure-et-Loir en fait partie.

Il y a quatre ans, Martial et Jade Cledat ont posé leurs valises avec leurs trois enfants dans cette commune de 2600 habitants. Ils se sont installés dans la maison de leurs rêves, en contrebas d'une falaise de craie. Un atout charme pour cette bâtisse, moyennant plus de 200.000 euros de crédit.

Seulement voilà, le 31 décembre 2020, plus de 100 tonnes de roche crayeuse se sont abattues sur le sol, huit mois seulement après un précédent éboulement, triste conséquence d'une tempête de 2019 ayant fragilisé la falaise.

Impossible d'entretenir le terrain

Par mesure de sécurité, la mairie a pris un arrêté interdisant à quiconque de se rendre aux abords des falaises dans un secteur donné incluant la rue de Garennes, la rue de la Sens et une parcelle de la rue d'Ézy.

La zone concernée comprend également une bonne partie du jardin de la famille Cledat. "Là, à partir d'ici, montre Martial, normalement, on a l'arrêté qui nous interdit de nous approcher à plus de 10 mètres de la falaise. On a un terrain sur lequel on ne peut plus aller, parce que les dix mètres ça va quasiment au pied de la maison."

Impossible, donc, pour Martial et Jade d'entretenir le terrain. "Ce qui est un petit peu contradictoire avec le fait du risque d'éboulement. Si on n'entretient pas, ça peut augmenter les risques d'éboulement", pointe le propriétaire au micro de BFM Normandie.

"Un gouffre financier"

Jade semble désabusée par cette menace sur leur maison. "Ça fait mal au cœur parce qu'elle est magnifique et qu'on n'en profite plus. On ne profite plus de l'arrière-cour et on sait que c'est un gouffre financier. C'est ce qui fait qu'aujourd'hui notre patrimoine est à zéro en fait", déplore la mère de famille.

La mairie d'Ivry-sur-Bataille a bel et bien entrepris des travaux de consolidation des lieux, chiffrés à près de 300.000 euros, mais ils ne portent par sur la parcelle de Martial et Jade, livrés à eux-mêmes. Eux qui espéraient tranquillité et sérénité dans la commune ont finalement hérité d'une "mauvaise surprise".

La question de l'érosion des falaises ne se limite pas à l'Eure dans la région et se pose surtout sur les littoraux, touchés par la montée des eaux. En Seine-Maritime, par exemple, les communes de Criel-sur-Mer, Dieppe, Sainte-Marguerite-sur-Mer et Quiberville-sur-Mer ont été identifiées comme prioritaires face à cette menace. Comme l'indiquent nos confrères de France Bleu, elles seront désormais soumises à de nouvelles contraintes urbanistiques.

Paul Biloquet avec Florian Bouhot