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"C'était trop tard": l'homme qui a découvert le corps du bébé mort dans l'Orne témoigne

La balance d'une statue de la Justice, au Palais de Justice de Rennes, le 19 septembre 2017

La balance d'une statue de la Justice, au Palais de Justice de Rennes, le 19 septembre 2017 - LOIC VENANCE

Le 11 juillet dernier, le corps d'un bébé de 15 mois a été découvert à la Ferté-Macé. Selon les premiers éléments de l'enquête, il avait été privé de soins les jours précédants sa mort. C'est un voisin qui a alerté les secours et découvert la petite fille sans vie et qui témoigne auprès de Ouest-France.

Le 11 juillet, le corps sans vie d'un bébé de 15 mois, privé de soins et de nourriture depuis plusieurs jours, était retrouvé dans un pavillon de La Ferté-Macé (Orne). Il a été découvert par un voisin, un homme de 31 ans, alerté un peu plus tôt par le compagnon de la mère de l'enfant venu toquer à sa porte.

"Il (le compagnon, ndlr) m’a lancé: 'faut que je te parle, il vient de se passer une dinguerie. Ça fait 48 heures que la petite est couchée. Elle ne mange plus, ne se lève plus, ne pleure plus'", raconte cet homme au journal Ouest-France, précisant que le jeune homme de 21 ans "rigolait en disant ça".

Comprenant aussitôt la gravité de la situation, le trentenaire appelle les secours et se précipite vers la maison. À son arrivée, il appelle les secours et passe le téléphone au compagnon de la mère, avant de reprendre l'appel. L'opérateur l'incite à rentrer dans la maison, espérant encore qu'il existe "une chance de sauver cette petite". Dans la maison, la mère du bébé est allongée dans le canapé, "ivre morte".

"La mère de la petite rigolait"

Une fois dans la chambre de la petite fille, "j'ai posé ma main sur son petit cœur, j'ai vu qu'il ne battait plus, que sa peau était froide. J'ai dit aux secours que c'était trop tard, qu'elle était décédée", se remémore-t-il.

"La mère de la petite rigolait. Elle disait : 'ma fille, elle dort, ne la réveillez pas'. Et après: 'ça arrive la mort subite du nourrisson'. Elle n’a pas versé une larme" raconte le voisin à nos confrères.

Il raconte par ailleurs que la mère est restée détachée face aux secours qui prodiguaient un massage cardiaque à son bébé.

Une enquête sur les circonstances de la mort du bébé

Le couple vivait chez la mère du compagnon. Tous les trois ont été mis en examen pour "privation de soins ayant entraîné la mort" et placés en détention provisoire. Ils encourent, en cas de procès, une peine de 30 ans de réclusion criminelle.

Les premiers éléments de l'enquête ont rapidement permis de démontrer que l'enfant grandissait dans un contexte familial marqué par la consommation de drogue.

"Dans un contexte d'alcoolisation et d'usage de stupéfiants, aucun des trois adultes n'a, durant les jours précédant le décès, fait le nécessaire pour donner à l'enfant les soins essentiels dont il avait besoin", a-t-il précisé le parquet de Caen dans un communiqué de presse.

À ce stade l'enquête ne permet pas "de déterminer si le décès de l'enfant est lié à la seule privation de soins ou également à des violences", a-t-il souligné, ajoutant que des "investigations médico-légales plus approfondies sont en cours pour le déterminer".

Mathias Fleury