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"C'est foutu, c'est sûr": la décrue de l'Epte s'amorce à Gisors, les habitants constatent les dégâts

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Le centre-ville de Gisors, dans l'Eure, s'est retrouvé sous les eaux vendredi 10 janvier. La décrue de l'Epte est entamée, permettant ainsi aux sinistrés de faire le point sur les dégâts.

Un mois de précipitations, en l'espace de trois jours seulement. Ce samedi 11 janvier, alors que Météo-France maintient sa vigilance orange crues pour cinq départements (dont l'Eure, le Val-d'Oise, l'Aisne, l'Ille-et-Vilaine et le Maine-et-Loire), l'heure est au constat des dégâts.

C'est notamment la rivière de l'Epte, un affluent de la Seine qui traverse les départements de la Seine-Maritime et de l'Eure, qui reste encore sous surveillance. À Fourges par exemple, commune limitrophe avec le Val-d'Oise, le pic de crue de l'Epte n'a pour l'instant pas été atteint selon Vigicrues.

Une lente décrue

Tandis que la décrue du cours d'eau a déjà commencé par endroits, celle-ci se veut relativement lente. Et pour cause: dans certaines localités, la rivière a atteint son plus haut niveau depuis les trente dernières années.

Dans la Seine-Maritime, à Gournay-en-Bray, la maison de Christopher Petiteville, artisan maçon, n'a pas été éparnée. "Il y avait de l'eau jusque-là", raconte-t-il, désignant un mur de sa cave encore humide. Au total, près de 60 centimètres d'eau se sont infiltrés dans son sous-sol, rendant obsolètes ses outils de travail.

"Tout ce qui est électrique, c'est foutu, c'est sûr. J'estime le tout à 5.000 euros, à peu près, de dégâts matériels", explique l'artisan normand.

Un peu plus à l'est de la région, à Gisors dans l'Eure, la situation s'améliore heure par heure. Selon le compte Facebook de la ville, l'Epte a entamé sa décrue dans la fin de journée du vendredi 10 janvier.

"Avec les sapeurs-pompiers de l'Eure et les agents techniques, les rues dans lesquelles la décrue est lente seront traitées dans la matinée", précise ainsi la mairie de Gisors dans un post publié peu avant 6 heures du matin, samedi.

"On marche et ça fait bouger les étagères"

Sur place, l'heure est au bilan et au nettoyage. Au sein de plusieurs commerces du centre-ville, les batardeaux disposés ici et là n'ont globalement pas suffi à freiner les infiltrations. C'est le cas au sein de l'insitut de beauté de Catherine Jorelle, dans lequel l'eau a envahi une grande partie de la boutique.

"On marche et ça fait bouger les étagères, décrit-elle, les pieds dans l'eau. Je dormais et mon voisin m'a appelé en me disant 'Catherine, on est dans l'eau dans la rue Cappeville'. Je me suis levée, mise à la fenêtre et j'ai compris qu'il y en avait dans le magasin!"

Si son parquet et certains de ses présentoirs ont été endommagés par la subite montée des eaux, Catherine assure qu'elle va rapidement se "débrouiller".

"Je vais mettre une moquette. Et si mes cabines sont nickel, je retravaille tout de suite, je n'attends pas!", martèle cette Gisorsienne.

Vendredi encore, la municipalité de Gisors s'attendait à un pic de crue durant "tout le week-end". L'horizon semble donc s'améliorer sur place, ce qui n'empêche toutefois pas Météo-France de maintenir, pour le moment, sa vigilance orange crues pour la journée de dimanche. Une situation qui pourrait être amenée à évoluer dans les heures à venir.

Alexis Lalemant Journaliste