Braquage d'une armurerie près de Rouen: une enquête pour "homicide volontaire" ouverte

L'armurerie ciblée par une tentative de braquage à Eslettes en janvier 2024/ - Google Maps
A-t-il agi en état de légitime défense? C'est la question à laquelle l'ouverture d'une information judiciaire pour "homicide volontaire et violences volontaires avec arme", jeudi 11 janvier, doit permettre de répondre.
En cause: le salarié d'une armurerie basée à Eslettes (Seine-Maritime), près de Rouen. L'homme a fait feu deux jours plus tôt sur un braqueur lors d'une tentative de vol à main armée survenue dans la boutique où il travaille.
Un juge d'instruction a été nommé pour conduire les investigations. Sa première décision a été de placer le suspect sous contrôle judiciaire, indique Frédéric Teillet, le procureur de la République de Rouen.
Gantés et armés
L'ouverture de cette information judiciaire a été précédée par le lancement de deux enquêtes, confiées à la gendarmerie par le parquet peu après la survenue des faits. L'une d'elles porte donc sur les soupçons d'"homicide volontaire et violences volontaires avec arme" à l'encontre de l'armurier.
Selon les éléments portés à la connaissance des gendarmes, trois individus gantés et cagoulés ont fait irruption dans la boutique ce matin-là. Deux étaient armés. Ils ont menacé le gérant et le salarié mis en cause.
Avec son arme personnelle, ce dernier a tiré sur le malfaiteur qui venait de le mettre en joue avec un fusil à pompe. Touché au bassin et à la tête, il a succombé à ses blessures. Les deux autres braqueurs ont alors pris la fuite, et l'un d'eux a été atteint par balle à la jambe par ce même armurier.
Un braqueur toujours en fuite
Lorsque les gendarmes sont arrivés sur les lieux, le salarié a été placé en garde à vue. Les indices recueillis ont permis d'établir que cet homme "est moniteur de tir et rompu au maniement des armes".
"Il indique avoir tiré sur l'auteur qui le menaçait et lui faisait face, ce que confirment les investigations médico-légales et les déclarations du gérant", précise le parquet.
L'autre enquête, ouverte des chefs de "tentative de vol avec armes en bande organisée", se poursuit. Elle a permis l'interpellation du suspect touché à la jambe. Il a été appréhendé près du véhicule utilisé pour la tentative de braquage, une Peugeot 2008, retrouvé en feu sur l'A150.
Le troisième braqueur est, quant à lui, toujours recherché par les gendarmes.