A Rouen, le souvenir de la catastrophe de Lubrizol ravivé par l'incendie de ce week-end

Le souvenir de Lubrizol ravivé par les flammes. Samedi soir, deux immeubles se sont effondrés dans le quartier Saint-Julien de Rouen en raison d'un incendie provoquant un important panache de fumée. Depuis, alors que la présence d'amiante dans les bâtiments est pointée du doigt, l'inquiétude a gagné les esprits des riverains.
Un sinistre qui rappelle l'épisode de Lubrizol en 2019 où 9000 tonnes de produits chimiques sont parties en fumée sur le site de l'usine situé à Rouen. Aujourd'hui, encore, les victimes se battent pour obtenir une indemnisation, car elles craignent des conséquences à long terme sur la santé humaine et l'environnement.
"Il y avait beaucoup d'amiante, alors qu'est-ce qui va se passer maintenant?", se demande une habitante du quartier à BFM Normandie.
"Ça inquiète, déjà le nuage de fumée, puis ensuite les flammes qui sont reparties de plus belle, plus la pollution avec l'amiante, on s'interroge sur beaucoup de choses", ajoute une autre riveraine.
"Pas de panique, c'est pas toxique"
Sur les réseaux sociaux, les internautes alertent aussi sur les risques sanitaires après la catastrophe de Lubrizol. "Et l’amiante contenu massivement dans ces bâtiments on en parle? Même politique qu’à Lubrizol? 'Pas de panique c’est pas toxique'", ironise l'un d'eux sur X (ex-Twitter).
Face à cette situation, le maire de Rouen Nicolas Mayer-Rossignol a néanmoins voulu rassurer les habitants en assurant, dans un communiqué, qu'"aucun seuil de dangerosité n'a été relevé" concernant la toxicité des fumées.
Des analyses complémentaires ont toutefois été demandées par la municipalité dès dimanche. Les résultats devraient être connus d'ici mercredi. En attendant, la mairie a décidé de fermer les écoles maternelles et élémentaires Pépinières Saint-Julien, qui se situent à proximité de l'incendie.
Interrogée par BFMTV ce dimanche matin, Fatima El Khili, adjointe EELV au maire de Rouen en charge de l'urbanisme, a également tenu à "rassurer la population rouennaise parce qu’on a l’esprit 'Lubrizol' mais c’est totalement différent puisqu’il n’y a pas de risques chimiques".
"Stop au discours 'ça ne pollue pas'"
Au-delà du risque sanitaire après le sinistre de ce week-end, l'enchaînement des incendies à Rouen est également pointé du doigt par les internautes comme l'association des victimes de Lubrizol.
"Si on cumule Lubrizol, Multisol, Bolloré et cet incendie, cancers probables ou pas? Stop au discours, 'ça ne pollue pas'!", écrit l'association sur X, en référence notamment au feu sur le site de Bolloré Logistics survenu à Grand-Couronne en janvier dernier.
"Entre l'incendie Bolloré Logistics en début d'année, et celui des immeubles Verre et Acier ce week-end, l'inquiétude, voire la psychose, se poursuivent et mettent en lumière les carences et l'échec des autorités à rassurer et à protéger la population", a également réagi l'association Jeunes Écoligistes Normandie.