BFM Normandie
Normandie

80 ans du Débarquement: Olaf Scholz assure que ça a été "aussi un jour de libération pour l'Allemagne"

Olaf Scholz

Olaf Scholz - AFP

Le chancelier allemand Olaf Scholz estime dans une tribune publiée par Ouest-France ce jeudi 6 juin que le Débarquement des alliés en Normandie en 1944 n'a pas été une libération que pour la France, puisqu'il a "ouvert la voie à la démocratie et à la liberté" Outre-Rhin.

Un jour historique pour la France, mais aussi pour l'Allemagne. Le chancelier Olaf Scholz a déclaré que le Débarquement des alliés en 1944, dont on commémore ce jeudi 6 juin le 80e anniversaire, était "un jour de libération pour l'Allemagne elle-même", dans une tribune parue dans Ouest-France.

Le chef d'État parle d'"un jour de libération pour la France et pour nombre de pays européens qui avaient subi l’occupation et la tyrannie allemandes, mais aussi un jour de libération pour l’Allemagne elle-même".

Le chancelier allemand Olaf Scholz est attendu ce jeudi en France pour célébrer la victoire sur le nazisme, aux côtés notamment du président français Emmanuel Macron, de l'Américain Joe Biden et du Premier ministre canadien Justin Trudeau.

"Le début de la fin du national-socialisme"

Pour le chancelier allemand, le Débarquement a signé une victoire décisive de la France et de ses alliés face aux Allemands, mais elle a aussi permis de "marquer le début de la fin du système barbare du national-socialisme, de son hystérie raciste et de son militarisme, de la volonté d’extermination et des fantasmes impérialistes" Outre-Rhin.

Elle a donc à long terme "ouvert la voie à la démocratie et à la liberté, à la prospérité et à l’état de droit en Allemagne".

Elle a aussi donné à son pays "la possibilité de (se) pencher sur (son) passé et de bâtir une société démocratique, d’abord à l’Ouest, puis dans l’ensemble du pays".

Hommage aux soldats disparus

Le chancelier rend également hommage aux soldats qui ont combattu et parfois payé de leur vie pour libérer la France. "Leur courage nous a donné à nous, Allemands, l’occasion d’un nouveau départ, la possibilité de nous pencher sur notre passé et de bâtir une société démocratique, d’abord à l’Ouest, puis dans l’ensemble du pays", salue-t-il.

"Des centaines de milliers de soldats ont payé le prix ultime pour y parvenir. (...) Jamais nous n'oublierons", clame-t-il.

Des "ennemis" devenus "amis"

Olaf Scholz souligne l'ampleur du chemin parcouru par la France et l'Allemagne depuis la fin de la Seconde guerre mondiale, évoquant les "liens étroits" et "profonds" qui unissent les deux voisins ces dernières années.

"Les ennemis sont devenus des partenaires et enfin des amis, des amis extrêmement proches", juge-t-il.

Rappelant la visite récente d'Emmanuel Macron en Allemagne, Olaf Scholz salue la relation qu'entretiennent actuellement les deux voisins. "Nos deux pays sont unis dans l’objectif de créer une Europe forte, souveraine et capable d’agir", estime-t-il.

Les derniers vétérans américains de retour en France pour les 80 ans du Débarquement
Les derniers vétérans américains de retour en France pour les 80 ans du Débarquement
1:21

"C’est le reflet de l’Europe unie et cela atteste de la constance de notre partenariat transatlantique", estime le chancelier à propos de la présence de nombreux chefs d'États à la cérémonie de commémoration.

Une résonnance particulière avec la guerre en Ukraine

Pour Olaf Scholz, ce moment de communion en souvenir du Débarquement résonne aussi de façon particulière dans le contexte géopolitique actuel.

"Tout cela devrait et peut nous encourager face au retour en Europe de la guerre et de l’impérialisme que nous impose la guerre d’agression russe contre l’Ukraine", appelle-t-il.

"L’impérialisme brutal de la Russie ne doit pas réussir. Et il ne réussira pas, parce que nous continuerons de soutenir l’Ukraine dans sa défense héroïque, aussi longtemps qu’il le faudra", soutient-il.

Les commémorations sont l'occasion pour Olaf Scholz de rappeler son "attachement au projet de paix européen", basée sur une "alliance transatlantique", à la "liberté" et à la "démocratie".

Juliette Desmonceaux