Viols, homicides, trafic de stupéfiants... La criminalité a augmenté à Marseille en 2021

Hausse des homicides, des viols, du trafic de stupéfiants... Le parquet et le tribunal judiciaire de Marseille ont présenté le bilan de l'année 2021 vendredi. Ils comptabilisent 149 homicides volontaires et tentatives d’homicides volontaires dans les Bouches-du-Rhône l'année passée contre 106 en 2019, l'année 2020 ne servant pas de comparatif, le trafic et la criminalité ayant été freinés par les confinements et couvre-feux liés à la crise sanitaire.
Parmi les homicides volontaires recensés en 2021, 36 se sont produits à Marseille sur fond de trafic de stupéfiants.
"Il y a une forte tension sur ces points de stupéfiants, de forts affrontements qui se traduisent par l'utilisation d'armes (...) de manière décomplexée", explique sur notre antenne Dominique Laurens, procureure de la République de Marseille.
Hausse des viols sur mineurs
Le tribunal et le parquet s'inquiètent de la hausse des viols sur mineur qui sont passés de 161 en 2019 à 275 en 2021. Les magistrats ont aussi relevé une hausse de 18% des informations judiciaires par rapport à 2019. Et un dossier sur deux est confié à un juge d'instruction, en charge des affaires les plus graves.
Les magistrats sont débordés par les dossiers, à l'instar de leurs collègues partout en France, qui se sont mobilisés en nombre ces dernières semaines pour réclamer des conditions d'exercice "dignes".
Un tribunal en manque d'effectifs
Olivier Leurent, président du tribunal judiciaire de Marseille, voit quotidiennement des "cabinets qui sont débordés, des procédures qui sont trop longues et des juges d'instruction qui n'arrivent pas à traiter de front l'ensemble de ces procédures."
"Les cabinets spécialisés en matière de criminalité organisée comportent entre 40 et 60 dossiers par cabinet, là où il faudrait qu'ils n'en aient pas plus de 30", explique-t-il au micro de BFM Marseille.
Le tribunal de la ville phocéenne a vu ses effectifs légèrement augmenter, pour parvenir à 118 magistrats. Mais le constat est limpide: la hausse est bien insuffisante.