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"Un homme au grand cœur": l'émotion aux obsèques de Nessim Ramdane, tué par un tueur à gages de 14 ans à Marseille

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Les obsèques religieuses de Nessim Ramdane, de confession musulmane, se sont déroulées ce mardi à la mosquée de la Méditerranée dans le 14e arrondissement de Marseille. Les personnes présentes le décrivent comme un homme "dévoué plus aux autres qu'à lui-même".

Un dernier hommage à un "homme au grand cœur". Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées ce mardi 8 octobre dans le 14e arrondissement de Marseille pour les obsèques de Nessim Ramdane, chauffeur VTC de 37 ans et père de famille, tué par balle vendredi dernier par un tueur à gages de 14 ans.

En raison de l'affluence à la mosquée de la Méditerranée, les célébrations se sont déroulées sur un terrain de basket de football qui jouxte le lieu de culte. À l'appel du collectif marseillais des familles victimes d'assassinat, tous se sont réunis pour "la salat al-janaza"(cérémonie funéraire musulmane, NDLR).

Nessim "faisait l'unanimité"

Dès 14 heures, tous les amis et les collègues de Nessim ont débuté les obsèques par la prière du Dohr, l'une des cinq prières obligatoires de la journée dans l'Islam. Aux alentours de 14h20, le cercueil de la victime est arrivé sur place. Toutes les personnes ont effectué ensuite la prière mortuaire.

Imam et directeur de la mosquée, Boualem Kathir, qui côtoyait également Nessim Ramdane, a évoqué un "héros". "Il faisait l'unanimité", a-t-il regretté auprès de BFMTV.

"On est en insécurité à Marseille", ajoute-t-il, avant de lancer un appel aux parents. "Tenez vos enfants."

"Il était plus dévoué aux autres qu'à lui-même"

Sur place, Kaïs, jouait avec la victime au Carnoux Football Club. Le défenseur évoque une "grande émotion" après la mort de son ancien coéquipier.

"Il était plus dévoué aux autres qu'à lui-même", appuie-t-il au micro de BFMTV. Avant d'évoquer le football, véritable passion de Nessim.

"C'était un leader charismatique, dévoué à son équipe, qui ne comptait pas ses heures. Il était éducateur aussi et il n'hésitait pas à mettre sa vie privée de côté pour donner aux autres", ajoute Kaïs.

Désormais, l'homme souhaite que les choses s'apaisent. Une volonté qu'aurait partagé, selon lui, Nessim "s'il était encore de ce moment".

"Le monde qui est présent montre à quel point il était important. Il y a beaucoup de déception, j'espère que cette histoire fera du bruit. Pas pour faire monter les tensions mais les apaiser. À l'image de Nessim, s'il était encore là, il aurait aimé que les choses s'apaisent", précise-t-il.

Une victime sans "aucun rapport avec le narcotrafic"

Nessim est mort dans la nuit du jeudi 3 au vendredi 4 octobre. Cette nuit-là, Nessim, effectue son travail de chauffeur VTC "pour faire vivre sa famille". Il reçoit alors la commande d'une course, passée par un jeune tueur à gage de 14 ans, chargé par un commanditaire de 23 ans d'assassiner un autre homme à la cité Félix Pyat.

Le chauffeur et ses passagers filent alors vers le quartier. À ce moment-là, les passagers pensent alors reconnaître leur cible sur la voie publique et "demandent au chauffeur (...) de les déposer, de les attendre puisqu'ils avaient quelque chose à faire", a précisé Nicolas Bessone, procureur de la République de Marseille dimanche 6 octobre lors d'un point presse.

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Nessim Ramdane refuse d'obtempérer à la demande. Le jeune homme de 14 ans sort alors son pistolet et lui tire une balle dans la tête. Rapidement, les enquêteurs excluent la piste du règlement de comptes.

"Il s'agit d'une victime qui ni de près ni de loin, a un quelconque lien avec le trafic de stupéfiants," a vivement appuyé le procureur.

Une cagnotte a été lancée, ce lundi 7 octobre, par les proches de Nessim Ramdane et relayée par ses anciens coéquipiers de l'équipe de football.

Martin Regley Journaliste