Transports perturbés à Marseille: les usagers en colère, la RTM "ne ferme pas la porte" à un geste financier

Après des mois de galère, les Marseillais en ont ras-le-bol. Ce jeudi 22 février au Pharo, des étudiants et des usagers des transports marseillais ont manifesté devant les locaux de la métropole pour demander un remboursement de leurs abonnements.
Les revendications des manifestants étaient claires. Banderoles et pancartes en main, ils ont scandé des slogans pour demander des compensations. "Métro, tram, bus défaillants, Martine Vassal rend l'argent", criaient-ils notamment sous les fenêtres de la métropole.
"Un service totalement dégradé"
"Nous sommes sur un service de transport public totalement dégradé", dénonce Nicolas Hue, président du comité des usagers des transports marseillais.
"Il est impensable aujourd'hui de faire payer aux usagers le même titre de transports que ce qu'ils payent en temps normal."
Depuis le 23 octobre, les derniers départs des terminus du métro se font à 21h30 pour préparer la mise en service des futures rames automatiques. Si des bus de substitution sont mis en place, beaucoup pointent du doigt leurs fréquences irrégulières.
À cela s'ajoute depuis fin janvier l'interruption partielle des tramways T2 et T3 en raison d'un incendie criminel dans un parking. Le retour à la normale n'est pas attendu avant le 15 avril. Que de galères pour les usagers, mais aussi un manque à gagner pour les commerçants de la ville, moins bien desservis par les transports en commun.
Dans la rue de la République, plusieurs magasins accusent une chute de leur chiffre d'affaires depuis un mois, jusqu'à -52%. L'emblématique boutique d'ameublement Sophie Ferjani risque même la fermeture.
"Ça peut être étudié"
Alors en bureau, le groupe de gauche au conseil métropolitain a déposé un amendement pour indemniser les commerçants concernés. Un amendement qui a été repoussé. "On espère ouvrir ce débat", explique Perrine Prigent, conseillère métropolitaine.
"Il y a urgence", poursuit-elle. "C'est la survie des commerçants qui ont fait le choix de s'implanter en centre-ville et de faire vivre la ville. Il est de notre devoir commun de pouvoir les soutenir."
L'ensemble de la gauche marseillaise avait par ailleurs sommé la RTM d'agir dans un communiqué de presse le 15 février. "Pour les Marseillais c'est moins de transports pour le même prix", écrivait-elle.
"Alors que dans d'autres communes des mesures de compensations auraient été proposées, dans notre ville, pour la Présidente de la RTM ce n’est 'pas du tout envisagé'."
La RTM, auparavant plutôt réfractaire sur le sujet des compensations pour ses usagers, a jugé impossible l'indemnisation des commerçants, mais ne "ferme pas la porte" à un geste financier envers les usagers.
"Ça peut être étudié au cas par cas ou de façon globale", explique Catherine Pila, présidente de la RTM. "Si des personnes ont des difficultés, qu'elles se manifestent à nous bien évidemment."
Les lignes de tramways 2 et 3 ne circuleront pas normalement avant le 15 avril prochain. Les métros marseillais resteront quant à eux perturbés encore jusqu'à leur automatisation complète, soit en 2026 pour la ligne M2 et en 2027 pour la M1.