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Polémique sur un policier en détention: le président du tribunal de Marseille "appelle à la mesure"

Des voitures de police devant un comirssariat à Marseille

Des voitures de police devant un comirssariat à Marseille - RMC

Le président du tribunal de Marseille a appelé lundi à "la mesure", soulignant que "l'indépendance de la justice (était) un principe constitutionnel", après les propos du patron de la police qui a estimé qu'un policier n'avait "pas sa place en prison avant un éventuel procès".

C'est une sortie qui fait réagir. Ce lundi, Olivier Leurent, le président du tribunal judiciaire de Marseille a répondu aux policiers et notamment Frédéric Veaux, le patron de la police qui avait déclaré être "empêché de dormir" par le placement en détention provisoire d'un policier marseillais, soupçonné d'avoir roué de coups un jeune homme en marge des émeutes début juillet. Il avait ajouté qu'un "policier n'a pas sa place en prison".

Le président du tribunal judiciaire de Marseille rappelle que "l'indépendance de la justice est un principe constitutionnel et une garantie essentielle dans un Etat de droit". Il en appelle donc "à la mesure" afin que l'institution judiciaire puisse poursuivre les investigations.

Dans son communiqué, Olivier Leurent rappelle que concernant le policier marseillais actuellement incarcéré, la décision "a été prise par un magistrat indépendant, à l'issue d'un débat contradictoire au cours duquel chacune des parties a pu s'exprimer librement".

Il souligne le fait qu'un appel a été "interjeté devant la chambre de l'instruction de la Cour d'appel d'Aix-en-Provence".

Des propos "dangereux" pour l'USM

L'USM, l'union syndicale des Magistrats a également réagi et juge les propos du directeur de la police nationale "dangereux".

L'USM exprime "son soutien" aux forces de l'ordre "qui œuvrent quotidiennement sur le terrain des conditions d'interventions difficiles". Ces derniers "sont trop souvent la cible d'agressions".

Cependant l'union syndicale estime que "réclamer une justice d'exception au bénéfice des policiers est contraire au principe constitutionnel d'égalité devant la loi" et "cela abime la nécessaire confiance mutuelle entre deux institutions complémentaires".

Alicia Foricher