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"Personne ne veut de ça": Benoît Payan s'oppose à Martine Vassal sur le projet de tramway aux Catalans

Benoit Payan

Benoit Payan - AFP

Le problème selon le maire de Marseille est que le projet de tramway aux Catalans défendu par la Métropole ne s'inscrit pas dans celui de "Marseille en grand".

Nouvelle passe d'armes ce vendredi entre Benoît Payan et Martine Vassal. Le maire de Marseille menace "d'utiliser tous (ses) pouvoirs de police" contre la présidente de la Métropole Aix-Marseille si celle-ci s'entêtait dans le projet de tram aux Catalans.

"Il va falloir empêcher la métropole si elle décidait de passer en force. Moi, je l’empêcherais", assure-t-il dans un entretien accordé à 20 Minutes.

Lancé par Jean-Claude Gaudin au début des années 2000 et toujours défendu par la Métropole, ce projet n'est pas une priorité pour l'actuel maire de Marseille, qui a une autre ambition: désenclaver les quartiers Nord.

"Il n’y aura pas de tramway aux Catalans tant que le tramway vers le nord ne sera pas lancé. C’est un point duquel je ne dérogerai pas", martèle Benoît Payan. Et "si Martine Vassal décidait de ne pas faire un tramway vers le nord, il va falloir le faire à sa place. Il va falloir que l’État prenne sa part de responsabilité", ajoute-t-il.

"Je ne dérogerai pas"

Pour appuyer son propos, l'édile brandit une arme de poids: le plan "Marseille en grand pour lequel "le Président (...) a décidé de mettre sur la table un milliard d’euros". Emmanuel Macron a en effet promis en septembre dernier que l'État contribuerait au développement des transports marseillais à hauteur d'un milliard d'euros, dont 256 millions d'euros de subvention. L'Assemblée nationale avait notamment voté vendredi un premier budget de 32 millions d'euros de crédits pour l'année 2022.

"Un tramway dont personne ne veut entendre parler"

Or, le projet de tramway aux Catalans ne s'inscrit pas dans celui de "Marseille en grand", selon Benoît Payan. "Il n’y aura pas d’aides de l’État si la présidente du département ne comprend pas cette chose évidente, dite sur tous les tons par le chef de l’État et par moi-même: il faut désenclaver les quartiers Nord", martèle-t-il.

"C’est la priorité des priorités, déclare-t-il. Cela plutôt que de brûler des millions d’euros, d’un argent qui n’appartient ni à la présidente, ni à moi, mais aux Marseillaises et aux Marseillais, dans un tramway dont personne ne veut entendre parler…"

Mais le maire va encore plus loin. En plus de déclarer que "personne ne veut" du projet - "ni la maire du 1-7, ni le maire du 6-8, ni le maire du 2-3, ni moi-même, ni les habitants, ni les commerçants, ni les CIQ [comités d’intérêt de quartier], qui ne sont pas des militants proactifs du Printemps Marseillais" -, il insiste sur le fait que ce projet n'a "aucun sens".

"Il va falloir qu’elle coupe tous les arbres du cours Pierre-Puget. Il va falloir défoncer l’avenue de la Corse. Ça ne sert à rien", s'insurge-t-il.

Et de poursuivre: "Les travaux seront entamés pendant les travaux de la marina olympique, pendant ceux de la Corniche, pendant les Jeux olympiques. C’est la chose la plus bête, la plus absurde que j’ai entendue. Le Président ne veut pas donner l’argent pour ça. Ça n’a aucun sens".

Solenne Bertrand