Passoires thermiques: 10.000 logements interdits à la location à Marseille

Moisissure sur les murs, cuisine particulièrement mal isolée... Cette habitante du 3e arrondissement de Marseille estime vivre dans une passoire thermique. Locataire depuis neuf ans d'un appartement de 90 mètres carrés, qu'elle paie 750 euros, elle est en attente de travaux de rénovation.
"L'hiver, tellement il fait froid, j'ai la grosse veste, l'écharpe et parfois, je mets les gants. Après, quand ça ne suffit pas, on rajoute un pull et encore un pull", témoigne-t-elle, au micro de BFM Marseille Provence.
Depuis le 1er janvier pourtant, les propriétaires ne sont plus autorisés à louer ce type d'appartements ou de maisons. Conformément à la loi "Climat et résilience", tous les logements ayant un diagnostic de performance énergétique (DPE) noté G sont interdits à la location.
Pas d'augmentation des loyers
À Marseille, près de 10.000 logements sont ainsi concernés sur les 30.000 passoires thermiques recensées dans la ville. Toutefois, un flou persiste autour des locataires déjà installés. Selon la loi, le locataire pourra demander des travaux de rénovation au propriétaire à la date de renouvellement du bail.
Mais pour François-Xavier Guis, président FNAIM Aix-Marseille-Provence, "il se pose la question des locataires qui sont en place: qu'ont-ils le droit de demander à leur propriétaire?"
"Notre fédération a interrogé le gouvernement à ce sujet. Gouvernement qui malheureusement n'a pas de stabilité et on attend une loi qui permet de clarifier la situation", regrette-t-il.
En attendant, quelques mesures ont été mises en place pour protéger les locataires. "Depuis 2022, les propriétaires de ces passoires thermiques n'ont plus le droit d'augmenter les loyers. Ils n'ont même plus le droit de réviser ces loyers", explique Patrick Amico, adjoint au maire en charge du Logement.
La ministre du Logement Valérie Létard en appelle à la responsabilité de propriétaires, estimant par ailleurs qu'ils n'ont pas besoin d'être contrôlés.