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"Pas un émeutier": le témoignage de l'épouse de Mohamed, mort à Marseille lors des émeutes

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Dans cette affaire, trois policiers du Raid ont été mis en examen et placés sous contrôle judiciaire jeudi. Pour Nour, son mari ne participait pas aux émeutes ce soir-là et "n'aimait pas" ceux qui y ont pris part.

Une famille sous le choc et dans l'incompréhension. Dans la nuit du 1er au 2 juillet, en marge des émeutes à Marseille qui ont eu lieu après la mort du jeune Nahel, Mohamed Bendriss, un homme de 27 ans, est mort d'un arrêt cardiaque.

L'autopsie a révélé que sa mort a été causée par un impact au thorax dû à un tir de projectiles, et trois policiers ont été mis en examen et placés sous contrôle judiciaire ce jeudi.

"C'était quelqu'un qui faisait le bien"

Invitée sur BFMTV ce vendredi matin, Nour, la veuve de Mohamed, décrit "un homme gentil", qu'elle connaît depuis 2018, et qui n'était selon elle "pas un émeutier"."Mon mari n'a pas d'heure pour rentrer, c'est un bosseur", présente-t-elle.

"Il donnait aux autres, ce n'était pas quelqu'un qui peut agresser, c'était un bon père, il prenait soin de ses enfants, c'était un bosseur, il travaillait pour ses enfants, c'était quelqu'un qui faisait le bien", décrit-elle encore.

Concernant leur enfant de deux ans et demi, la mère de famille, qui se dit "bien entourée", assure que celui-ci "cherche son père depuis plus d'un mois." "Il ne le voit pas, il a le manque de son père, il y a un enfant paralysé qui ne va pas connaître son père", ajoute-t-elle.

"Rien contre la police"

Sur le fond du dossier, Nour le répète, son mari n'était "pas de ce type" et n'a pas participé aux émeutes ce soir-là. "Je pense que mon mari est parti pour aller chez sa mère", dit-elle.

Celle qui assure "ne rien avoir du tout contre la police" attend toutefois des réponses de la part de la justice. "Je les ai laissés faire leur travail, mais j'attends plus de preuves",

"Ils donnent une mauvaise image de Mohamed pour donner une bonne image des policiers",estime-t-elle. En parallèle, son avocat dit envisager une "citation directe devant le tribunal correctionnel en diffamation."

Nour l'assure, elle veut savoir "toute la vérité." "Ils ont menti sur beaucoup de choses, je ne veux pas qu'il soit mort pour rien."

"Mohamed n'aimait pas les gens qui faisaient ça en fait, qui volent. Et même s'il avait fait quelque chose de dangereux, il ne fallait pas le tuer. Ils ont tué mon mari, c'était ma vie. Ils ont tiré trois fois, pas une seule fois, mais à trois reprises", dit-elle.

Elle s'est en outre dite "soulagée" de la mise en examen et du placement sous contrôle judiciaire de trois policiers du Raid en faction ce soir-là, soupçonnés d'avoir tiré sur Mohamed.

Ces derniers sont placés sous contrôle judiciaire et peuvent continuer d'exercer leur activité professionnelle de fonctionnaire de police, sauf lors d'"interventions concernant des violences urbaines et de grands événements sur la voie publique", a déclaré jeudi le parquet de Marseille.

https://twitter.com/Hugo_Septier Hugo Septier Journaliste BFMTV