Narcobanditisme marseillais: le chef présumé du "clan de Marignane" libéré après un vice de procédure

Malgré une condamnation à cinq ans de prison, une figure majeure du narcobanditisme marseillais est en liberté depuis le 24 mars dernier, a appris BFM Marseille Provence, confirmant une information du Canard Enchaîné.
Pascal Gomez était enfermé depuis le mois d'octobre dernier, après avoir été condamné pour des faits de "recel en bande organisée et corruption active". Accusé d'avoir corrompu un agent de la DGSI, il clame son innocence et fait appel de la décision de justice.
L'appel lui permet de bénéficier de nouveau de la présomption d'innocence, Pascal Gomez repasse sous le régime de la détention provisoire et attend de recevoir une convocation pour un nouveau jugement.
Cinq mois s'écoulent sans que le mis en cause ne reçoive de convocation. Le délai maximal de détention provisoire de quatre mois prévu par le code de procédure pénal est alors expiré.
Une libération comparable début octobre
Fin mars, Me Christine D'Arrigo, son avocate, estime donc que la détention de son client est arbitraire depuis la fin du mois de février et demande sa libération immédiate. Une requête validée par le parquet général. Pascal Gomez est libéré quelques heures plus tard sous contrôle judiciaire.
"Monsieur Gomez se représentera devant ses juges. Il ne compte pas partir (...). Il affrontera ses juges et sera combatif pour tenter de les convaincre de son innocence", a déclaré Christine D'Arrigo au micro de BFM Marseille Provence.
L'affaire fait beaucoup de bruit du côté des enquêteurs de la police judiciaire de Marseille. Pascal Gomez est considéré comme un "gros bonnet" du narcobanditisme local, chef présumé du "Clan de Marignane".
Son arrestation a nécessité plusieurs mois de travail de la part des forces de l'ordre. De quoi créer de l'amertume et de la colère chez les agents de la police judiciaire de Marseille, comme révèle une source policière à BFM Marseille Provence. D'autant plus que l'homme avait déjà bénéficié d'un autre vice de procédure quelques mois auparavant.
Début octobre, la Cour de cassation avait en effet exigé sa libération, estimant que sa détention provisoire avait été trop longue. Celle-ci s'était étalée de janvier 2019 à octobre 2024.