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Marseille: la faculté Colbert ferme ses portes temporairement à cause des trafics de drogue

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Le doyen de la faculté a pris la décision de fermer pendant une semaine le site en raison des trafics de stupéfiants quotidiens. Il exige des actions pérennes de la part de la préfecture de police.

Une mesure radicale. La totalité du site de la faculté d'économie et de gestion Colbert à Marseille sera fermée dès ce vendredi et pour au moins une semaine. Une décision prise par le doyen afin de dénoncer l'insécurité et l'insalubrité du quartier, confrontée notamment à un trafic de stupéfiants quotidien.

Ce mardi, au cœur du 1er arrondissement de Marseille, le constat est sans appel. Si des forces de police sont placées à chaque accès de l'université, les guetteurs sont bien présents sur la place de la faculté Aix-Marseille, et le trafic perdure.

"On entend les cris des guetteurs en plein cours", rapporte un étudiant. "Des guetteurs, des vendeurs, des descentes de police... Ce n’est pas un environnement hyper positif pour les études."

Si la mesure de la faculté fait sens, elle sonne aussi creux pour certains universitaires. "Je ne pense pas que cela puisse se résoudre en une semaine", confie un autre étudiant.

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Pour Yann Soltermann, étudiant en droit et président du syndicat UNI Aix-Marseille, la faculté s'est tout simplement écrasée face à la délinquance. "Ce n'est absolument pas une bonne nouvelle", explique-t-il ce mercredi sur RMC. "Prendre la décision de mettre les cours en distanciel pour une semaine, c'est une solution uniquement temporaire. C'est un aveu d'échec parce qu'on se plie aux dealers."

Le doyen attend des actions pérennes

Depuis la rentrée, plus de patrouilles tournent autour de la zone. Insuffisant pour le doyen de la faculté Bruno Decreuse qui a ainsi décidé de mettre en place les cours à distance pendant une semaine pour les 1500 étudiants du site.

"Les enseignants souhaitent ardemment que ces actions soient renforcées et qu'elles soient gravées dans le marbre d'une certaine façon, que l'on ait une garantie sur leur pérennité", explique le doyen à BFMTV.

De son côté, la préfecture de police reconnaît une dégradation de la situation depuis cet été mais défend également son bilan. "Depuis mi-août, près de 20 personnes ont été interpellées dans ce secteur et des saisies significatives ont eu lieu. Quarante-deux opérations de CRS ont été menées."

"L'objectif est de reprendre le terrain, et tous les moyens sont déployés pour y arriver", assure la préfecture de police.

Le conseil de la faculté, lui, se réserve le droit de reconduire d'une semaine encore les cours en distanciel.

Guillaume Barki et Alexis Pluyette avec Juliette Moreau Alvarez