Marseille: des trottinettes louées avec des cartes bancaires volées

La pratique se répand à Marseille. Pour louer des trottinettes en libre-service, certains usagers n'hésitent pas à utiliser des codes de cartes bancaires trouvés sur les réseaux sociaux. La pratique, difficile à quantifier dans la cité phocéenne, est bien sûr totalement illégale et coûte cher aux opérateurs.
Pour utiliser ces codes, rien de plus simple. Un collégien en fait la démonstration à BFM Marseille Provence. "Sur Telegram (une application de messagerie), il y a plusieurs groupes de personnes qui envoient des cartes bancaires, avec les codes. Il faut être le plus rapide pour réussir à prendre les codes et à les insérer sur l'application de location de trottinettes", explique-t-il.
Si la technique ne marche pas à tous les coups, les codes sont régulièrement actualisés. "Si ça ne marche pas, cela veut dire que c'est une fausse carte, ou qu'elle a été bloquée", indique un autre adolescent.
Ces derniers n'ont que peu de scrupules à utiliser cette technique, qui leur semble inoffensive. "Ce n'est pas que j'aime bien prendre des cartes volées, mais j'aime bien faire de la trottinette avec mes amis, on cabre", raconte l'un d'entre eux. "Certains le font pour se déplacer, quand le collège est loin", rajoute un autre.
Renforcer les contrôles de sécurité
En avril, l'opérateur Voi a repéré des tentatives de fraude, notamment sur les pass journaliers qui ne nécessitent qu'un seul paiement. La victime est débitée, à chaque fois, de 10 euros. Pour éviter l'arnaque, Voi envisage de sécuriser davantage son application.
"En Angleterre, il est obligatoire pour toute plateforme de notre type de faire une vérification d'identité en plus des vérifications que l'on fait sur les cartes bleues", indique Benoît Clément-Bollée, responsable opérations France chez Voi. "On réfléchit à pouvoir étendre ces solutions", ajoute-t-il.
Les fraudeurs encourent jusqu'à cinq ans de prison et 375.000 euros d'amende.