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La Penne-sur-Huveaune: onze élus reprochent au maire accusé de viols de rester en fonction et démissionnent

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Onze conseillers municipaux de La Penne-sur-Huveaune ont collectivement démissionné de leur mandat ce mardi 1er avril. Ils considèrent que Nicolas Bazzucchi, le maire, doit se retirer depuis qu'il a été mis en examen pour viols et violences conjugales.

Onze conseillers municipaux de La Penne-sur-Huveaune (Bouches-du-Rhône) ont annoncé ce mardi 1er avril qu'ils démissionnaient de leur mandat a appris BFM Marseille Provence, confirmant une information de La Provence. Ces élus entendent protester contre la décision du maire, Nicolas Bazzucchi, de poursuivre l'exercice de ses fonctions malgré sa mise en examen pour viols et violences conjugales.

Placé en détention provisoire deux mois, il avait été libéré le 14 février dernier et placé sous contrôle judiciaire avec interdiction de paraître dans sa ville en attendant la poursuite de la procédure. Malgré une vague de contestation, Nicolas Bazzucchi qui se dit innocent, ne compte pas démissionner.

Désavoué par de nombreux élus de sa majorité, le maire a pris la décision de leur retirer leurs délégations. "Le maire n'a pas daigné nous recevoir", s'est plainte sur son compte Facebook Évelyne Farges Squarzoni, première adjointe, sanctionnée par Nicolas Bazzucchi le 25 mars.

"Serrés les coudes autour de la première adjointe"

Dans une publication adressée aux habitants sur ses réseaux sociaux, Loïc Ivaldi-Giroud, deuxième adjoint a résumé la position de ses colistiers.

"Après la mise en détention provisoire du maire de la commune, nous nous sommes serrés les coudes autour de la Première adjointe pour protéger les habitants et les agents d’une tempête que nous n’avions pas choisie. Nous n’en avions pas pour autant oublié nos valeurs tout en respectant le temps de l’instruction", explique-t-il.

Ces élus s'attendaient à ce que Nicolas Bazzucchi se mette en retrait une fois libéré et qu'il ne reprenne pas son mandat "comme si de rien n’était". Si l'élu démissionnaire se dit attaché à la présomption d’innocence, il considère que les faits que le maire a reconnu devant les juges sont trop graves.

"Je ne peux que condamner les faits déjà reconnus d’insultes et de crachat à l’endroit de femmes, d’autant plus qu’ils contreviennent aux principes fondamentaux qui nous ont portés aux responsabilités de la commune. J’aime mon village et je lui souhaite de retrouver rapidement le chemin de la sérénité", ajoute-t-il.

Signalement au procureur et Cour des comptes

Ces démissions ne vont pas améliorer la situation complexe de la commune qui doit voter son budget avant le 15 avril. Invité de BFM Marseille Provence ce mercredi 2 avril, Jean Sansone, président de l'association SOS Corruption 13 a indiqué avoir été saisi en novembre dernier par des requérants de La Penne-sur-Huveaune.

"On a été interpellés en fin d'année dernière sur des problèmes financiers, de gros écarts que la chambre régionale des comptes à partir de notre signalement est en train de chiffrer. On avait des problèmes sur les marchés publics, surtout ceux de la végétalisation des écoles. Tout un tas de documents tournant autour de ce sujet ont été déposés chez le procureur de la République, il y a une quinzaine de jours", indique le responsable associatif.

Jean Sansone décrit aussi le climat délétère au sein de la mairie. "Quand on a commencé à lancer les premiers appels, plusieurs personnes sont venues nous parler, des agents, des anciens agents pour des problèmes de harcèlement, des pressions psychologiques pour privatiser des services".

Florent Bascoul