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Istres: une employée municipale suspendue après avoir dansé sur une chanson menaçant Emmanuel Macron

La mairie d'Istres

La mairie d'Istres - Google Street View

Une employée municipale de la commune d'Istres a été suspendue après une chorégraphie publiée sur TikTok sur un morceau de rap appelant à "tuer Emmanuel Macron".

Une agente municipale de la commune d'Istres, responsable du service des élections, a été suspendue après la publication d'une vidéo sur TikTok où elle est filmée dansant sur les paroles "Faut tuer Emmanuel Macron".

La vidéo, consultée par BFMTV.com, a été postée sur le réseau social de sa fille, qui compte plusieurs milliers d'abonnés sur la plateforme. La mère et sa fille se filment en reprenant une "trend" dans laquelle un extrait du morceau "KAYFABE", des rappeurs Ptite Soeur et Gemroz, est joué.

Dans cet extrait, les artistes clament: "Shout-out aux schizoïdеs qui veulent tuer lе président [...] Faut tuer Emmanuel Macron." Alors que l'adolescente mime des signes de pistolet, les deux protagonistes font un signe d'égorgement au moment où l'artiste chante ces dernières paroles. "Fiché S la daronne", écrit la jeune fille sur la vidéo. Cette dernière a depuis passé son compte en privé sur le réseau social.

Très vite, la vidéo s'ébruite à Istres et remonte jusqu'à un conseiller municipal d'opposition (LR) à Istres. Ce dernier a écrit un courrier au maire et au sous-préfet "pour demander quelles mesures devaient être prises", jugeant "proprement inadmissible" la vidéo, retrace-t-il pour BFMTV.com.

Se disant "consterné", il juge qu'il ne "pouvait pas laisser passer ça" et que "l'humour ne peut pas tout justifier". D'autant que la mise en cause est expérimentée, avec "au moins" plus d'une dizaine d'années de service.

Une suspension provisoire

"Les paroles de ce titre et les gestes qui les accompagnent sont particulièrement choquants et graves, dans un contexte où les élus sont de plus en plus menacés et pris pour cible. Cela ne saurait en aucun cas être assimilé à de l’humour", a réagi la Ville dans un communiqué.

Ajoutant: "Compte tenu des fonctions de ce dernier, du devoir de réserve auxquels les agents publics sont soumis et après échange avec les services de l’État, il a été décidé de suspendre l’agent de ses fonctions."

Cette suspension a été décidée à titre conservatoire et pour une durée indéterminée. Un conseil de discipline devrait trancher de la sanction. "Cela peut aller jusqu'à la radiation de la fonction publique", estime le conseiller municipal.

Le parquet d'Aix-en-Provence a été saisi des faits. "Un service d'enquête a été saisi du chef de provocation directe à la commission d'atteintes à la vie d’une personne dépositaire de l’autorité publique, en l’espèce le chef de l’État", indique Jean-Luc Blachon, procureur de la République d'Aix-en-Provence, auprès de BFMTV.com.

Arthus Vaillant