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"Ils ont enlevé ma fille, elle était tout pour moi": la douleur de la mère de Socayna, tuée à Marseille

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Après la mort de Socayna à Marseille, tuée par une balle perdue alors qu'elle était chez elle, sa mère témoigne de son inquiétude et rend hommage à sa fille.

Elle avait 24 ans, était étudiante en droit et avait toujours un livre à la main. Socayna a été tuée après avoir reçu une balle de kalachnikov alors qu'elle se trouvait chez elle, cité Saint-Thys à Marseille, dimanche soir. La balle a transpercé le mur en contreplaqué sous sa fenêtre, la blessant grièvement au visage. D'abord en état de mort cérébrale, la jeune femme est décédée.

Sa mère Leïla, très affectée, a témoigné dans les colonnes du Parisien.

Elle tient à rendre hommage à sa fille, qu'elle décrit comme gentille et très studieuse. Leïla a élevé seule Socayna et sa sœur et elles habitaient ici depuis une quinzaine d'années. "J'ai galéré, travaillé pour payer des études à ma fille. Vous me l'enlevez comme ça, par des voyous?", s'insurge-t-elle.

"Je lui ai fait un massage cardiaque"

Elle dénonce aussi cette insécurité croissante dans ce quartier. Elle évoque la peur qui ronge les habitants, mais aussi les policiers. Elle met en cause quelques jeunes de la cité, mais surtout d'autres qui viennent d'ailleurs et pointe une raison principale: "la drogue".

Ce sont Leïla et la petite sœur de Socayna qui l'ont retrouvée, après avoir entendu le coup de feu. La jeune fille revenait dans sa chambre après avoir pris un café, quand elle a été touchée. "Je l'ai vu par terre, en sang [...] je lui ai fait un massage cardiaque", décrit sa petite sœur, âgée de 15 ans seulement.

Une collecte a, par ailleurs, été organisée par l'association des locataires, pour aider au paiement des funérailles de Socayna.

Elle est "manifestement une victime collatérale de règlement de compte ou de reconquête ou conquête d'un point de deal", a estimé Gérald Darmanin, qui a présenté ses condoléances à la famille.

Par Astrid Bergere