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Fermeture nocturne des épiceries à Marseille: les commerçants manifestent contre l'arrêté préfectoral

La devanture d'une épicerie de nuit le vendredi 21 mars, lors du premier jour d'expérimentation de fermeture de ce type d'établissements à Marseille (Bouches-du-Rhône) de 22 heures à 6 heures.

La devanture d'une épicerie de nuit le vendredi 21 mars, lors du premier jour d'expérimentation de fermeture de ce type d'établissements à Marseille (Bouches-du-Rhône) de 22 heures à 6 heures. - BFM Marseille Provence

Une vingtaine de personnes a manifesté devant la mairie du 13e et du 14e arrondissement de Marseille pour demander la fin des fermetures des épiceries la nuit, une expérimentation menée par le préfet de police depuis vendredi.

Quatre jours après le début de l'arrêté préfectoral demandant la fermeture des épiceries de nuit de 22 heures à 6 heures à Marseille, la colère des commerçants ne désenfle pas. Ils sont une vingtaine à s'être mobilisé ce mardi 25 mars dès 9h30 devant la mairie du 13e et du 14e arrondissement pour contester ces fermetures nocturnes.

Ils réclament l'annulation de l'arrêté mais également des excuses publiques de la mairie d'arrondissement Marion Bareille pour ses propos à l'encontre des épiceries de nuit qu'elle a qualifiés de blanchisseur d'argent.

Vers des blocages de mairies d'arrondissements

Une quinzaine de policiers est rapidement arrivée sur les lieux pour empêcher les manifestants d'accéder au bâtiment. Vers 11 heures toutefois, ces derniers ont réussi à rentrer dans la cour, dans le but de discuter avec la maire.

Selon nos informations, une conciliation a été proposée par Keltoum Hassani et Karim Bettira, tous deux adjoints de Marion Bareille. Une proposition qui a été refusée par la vingtaine de personnes présentes.

Le porte-parole des gérants des épiceries de nuit Mohamed Benmedour annonce d'ores et déjà un plan de blocage successif des mairies d'arrondissements si rien n'est fait par la mairie.

Plusieurs commerces déjà verbalisés

Dans le cadre de l'expérimentation décidée par le préfet de police, un arrêté a été pris ce vendredi 21 mars afin d'endiguer les nuisances déplorées par les riverains et liées aux établissements de nuit.

Une catastrophe pour les épiciers nocturnes, qui expliquaient à BFMTV réaliser une grande partie de leurs chiffres d'affaires la nuit. "Si on ferme à 22 heures définitivement, on sera mort. Nos commerces ne vaudront plus rien", déplorait Mehdi Benmokhtar ce samedi.

Depuis vendredi, des contrôles ont été menés chaque soir. La première nuit, neuf commerces étaient ouverts, a communiqué le préfet de police de Marseille. Entre samedi et dimanche, huit épiceries avaient le rideau levé et dimanche soir, seul un établissement était ouvert.

Ces commerces ont été verbalisés. "Ils recevront en outre un avertissement, avant l’engagement d’une procédure de fermeture en cas de récidive", assure la préfecture.

Certains épiciers ont déposé un recours devant le tribunal administratif, en vain. L'expérimentation est en vigueur pendant un mois, jusqu'au 21 avril, mais pourrait s'étendre au-delà si le préfet de police l'en décide.

Johan Honnet, avec Juliette Moreau Alvarez