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Effondrements de la rue d'Aubagne: Benoît Payan pointe "une longue histoire de négligences et d’abandon"

Le maire Benoît Payan rue Tivoli après l'effondrement d'un immeuble d'habitation, le 9 avril 2023 à Marseille

Le maire Benoît Payan rue Tivoli après l'effondrement d'un immeuble d'habitation, le 9 avril 2023 à Marseille - NICOLAS TUCAT © 2019 AFP

Dans une tribune publiée la veille des six ans du drame, dans lequel huit personnes ont perdu la vie, la maire de Marseille s'est exprimé. Il tacle l'habitat indigne, rend hommage aux victimes et évoque ses attentes du procès qui s'ouvre ce jeudi.

À 9h05, le 5 novembre 2018, "aucun Marseillais n'aurait dû mourir chez lui". Dans une tribune publiée hier, lundi 4 novembre, Benoît Payan, le maire de Marseille, a rendu une nouvelle fois hommage aux huit victimes mortes dans les effondrements de la rue d'Aubagne. Une prise de parole, quelques heures avant le triste sixième anniversaire du drame, qui a marqué la citée phocéenne à tout jamais.

"Ce jour-là, l'effroi se répandait dans Noailles (...) Les mots sont peu face au chagrin de ceux qui éprouvent toujours la douleur de la mort. Ils sont pourtant nécessaires pour apaiser les blessures", écrit l'édile.

"Les victimes ne sont pas mortes de la pluie, du hasard ou du destin"

Benoît Payan, comme chaque année, ne s'empêche pas de rappeler les responsabilités de l'ancienne municipalité, évoquant le fait que la ville s'est portée partie civile lors procès qui s'ouvre le 7 novembre prochain. "Notamment parce qu’une partie des faits qui seront jugés relèvent de responsabilités de l’ancienne municipalité", tacle l'élu.

Mais c'est surtout cet habitat indigne, un "mal" pour la ville de Marseille, contre lequel veut continuer de lutter le maire.

"Nous nous retrouvons pour ne pas oublier que l’irresponsabilité et l’indifférence, l’habitat indigne, ont tué dans notre ville, alors que Christian Nicol avait déjà alerté sur ce péril dès 2015", exprime-t-il.

Depuis son arrivée sur le siège de maire en 2020, la lutte s'est intensifiée. Les marchands de sommeil sont condamnés et les demandes et signalements pour les logements vétustes -"200 par mois"- sont traités. "Ce travail se poursuit et se poursuivra sur tous les fronts de la lutte pour la dignité et le droit au logement", poursuit le maire.

Marseille Politiques du jeudi 31 octobre – Rue d'Aubagne : 6 ans après, l'heure du procès
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Comme en 2018, lors du conseil municipal qui a suivi le drame, Benoît Payan a répété sa phrase: "Nous savons que les victimes de ce drame ne sont pas mortes de la pluie, du hasard ou du destin."

Pour l'édile, la tragédie a été causée par "l'inertie et le renoncement qui ont, des décennies durant, laissé 40.000 logements devenir indignes" à Marseille. "Les effondrements de la rue d’Aubagne s’inscrivent dans une longue histoire de négligences, d’incurie et d’abandon", ajoute-t-il.

La ville aux côtés des familles de victimes lors du procès

Avec le procès qui s'ouvre ce jeudi 7 novembre, lors duquel 16 prévenus se relayeront à la barre pendant six semaines, c'est désormais "le temps indispensable de la justice" qui va se jouer à Marseille.

"Les causes de l’effondrement des immeubles de la rue d’Aubagne vont être examinées pour que la lumière soit faite sur les responsabilités qui ont conduit au pire", appuie Benoît Payan.

Et d'ajouter: "Cette reconnaissance publique du drame est essentielle à l’égard des victimes, des familles, de leurs proches, et de toutes les Marseillaises et tous les Marseillais."

L'édile précise que la municipalité se tiendra "aux côtés des familles des victimes pour les soutenir et les accompagner".

Au bout de ces six semaines, et "quelques soit l'issu du procès", l'édile réaffirme sa posture. "Aucun Marseillais n’aurait dû mourir chez lui, rue d’Aubagne, en ce 5 novembre 2018."

Martin Regley Journaliste