Colère des agriculteurs: un dépôt Lidl bloqué à Rousset

Des agriculteurs, de la Coordination rurale des Bouches-du-Rhône (CR13), se sont mobilisés, ce jeudi matin, en bloquant le dépôt Lidl à Rousset. Ils réclament des "enveloppes supplémentaires" et dénoncent le futur accord de libre-échange.

La colère est loin d'être retombée. Moins d'un an après une mobilisation historique des agriculteurs, la Coordination rurale des Bouches-du-Rhône (CR13) a de nouveau tenu à montrer son mécontentement, ce jeudi 14 novembre.

Depuis 6h30, les agriculteurs ont bloqué le dépôt Lidl, dans le Pays d'Aix, à Rousset, a appris BFM Marseille-Provence. Toutes les entrées et sorties des camions ont été bloquées par une dizaine d'engins et de palettes. Des ballots de foins ont également été incendiés.

Les syndicats craignent un accord de libre-échange entre l'Union européenne et le Mercosur, en marge du G20 qui va démarrer lundi prochain. Les agriculteurs ont ainsi voulu mener des actions anticipées.

"Nous fragiliser encore davantage"

"On s'est mobilisés pendant cinq jours au mois de février, ça fait à peu près dix mois et on n'a rien vu venir. Les engagements budgétaires ont été tenus, c'est ce que nous a martelé notre nouvelle ministre de l'Agriculture au salon MEDAGRI, à Avignon. Il y a ce qu'on a obtenu sur le GNR, ce n'est pas négligeable, mais ce n'est pas ça qui va soulager ou sauver les trésoreries qui sont déjà en grande difficulté", dénonce Caroline Lecanuet, présidente de la CR13, au micro de BFM Marseille-Provence.

"Il y a encore beaucoup de revendications et évidemment qu'on demande des enveloppes supplémentaires. On demande aussi des mesures structurelles, c'est ce sur quoi aujourd'hui on n'a absolument aucune réponse", ajoute-t-elle.

Depuis plusieurs années, les demandes des agriculteurs s'accumulent. Mais un autre point de crispation les a fait monter au créneau.

"On fait face à un nouvel accord de libre-échange qui va nous fragiliser encore davantage. Notamment par rapport à la concurrence déloyale, à l'importation de produits qu'on est capable aujourd'hui de produire en France et en Europe, et qui vont venir de l'autre côté du monde, avec une empreinte carbone importante, avec des itinéraires culturaux qu'on n'est pas capable de contrôler et avec l'utilisation de produits phytosanitaires qui sont interdits. Donc, on se dit que ça va à l'encontre de toutes les revendications qu'on a émises au mois de février", détaille la présidente de la CR13.

Le blocage est prévu pour durer toute la journée, jusqu'à 17 heures.

Thomas Bernabe avec Emma Forton