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"1.200 mètres par heure à son paroxysme": comment l'incendie des Pennes-Mirabeau a déferlé sur Marseille

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Vent, topographie, chaleur... plusieurs ingrédients ont transformé l'incendie qui s'est déclaré ce mardi 8 juillet aux Pennes-Mirabeau (Bouches-du-Rhône) en un feu de haute intensité. Jusqu'à atteindre Marseille.

L'incendie parti des Pennes-Mirabeau ce mardi 8 juillet a rapidement atteint les arrondissements situés au nord de Marseille en milieu d'après-midi. Des évacuations ont eu lieu et les pompiers ont dû s'employer pour sauver une centaine de maisons. Lors d'une conférence de presse donnée vers 17 heures, les services de l'État et la mairie de Marseille ont décrit les conditions particulières qui ont avivé les flammes.

"Le feu a débuté du bord de l'autoroute A55 juste avant 11 heures du matin, attisé par le vent, il s'est propagé avec la végétation assez dense à cet endroit-là et malheureusement s'est développé sur une pente ascendante forte, inaccessible, ce qui a entraîné une propagation très rapide du feu", a expliqué le colonel Jean-Luc Beccari des sapeurs-pompiers des Bouches-du-Rhône.

Le vent n'a pas faibli en milieu de journée et a soufflé avec des rafales soufflant jusqu'à 60km/h. Une fois que l'incendie a atteint le plateau des Pennes-Mirabeau, la progression linéaire du feu s'est couplée à des sauts avec des projections de brindilles à plusieurs centaines de mètres, portées par des bourrasques.

"Le feu a eu à son paroxysme, une progression de 1.200 mètres par heure, je vous laisse imaginer ce que ça a pu faire. On a même eu un saut de flamme de 300 mètres", a illustré Benoît Payan, maire de Marseille.

Une végétation rase comme carburant

En dépit des efforts des pompiers pour contenir l'incendie et protéger près de 200 habitations et une maison de retraite qui se trouvaient dans l'axe du feu, l'incendie a trouvé de nouvelles ressources.

"Sur le plateau, il a atteint une végétation beaucoup plus rase avec ses accélérations par sautes à gagner du terrain par rapport à la montée en puissance des secours", a ajouté Jean-Luc Beccari.

D'après les prévisions météorologiques, la soirée devrait être défavorable pour les secours alors que les pompiers se battent sur plusieurs fronts, à la périphérie de Marseille, dans le 16e arrondissement et aux Pennes-Mirabeau au une reprise du feu a été constatée.

"Le risque c'est la poursuite de conditions météo difficiles, qui vont probablement permettre au feu de sauter ici et là de quelques dizaines de mètres et il faudra être réactif pour aller tuer ces reprises de feu dans des jardins, dans des voitures", a indiqué le vice-amiral des marins-pompiers de Marseille, Lionel Mathieu. "Le feu ne se propage plus en tant que feu groupé et étendu mais continue d'exister par points de saute".

Un département en vigilance rouge aux feux de forêt

Ce mardi 8 juillet, le département des Bouches-du-Rhône était en vigilance rouge aux feux de forêt puisqu'il répondait à la règle des trois 30: un vent de plus de 30km/h, une température supérieure à 30°C, et un taux d’humidité inférieur à 30%.

"Le vent est violent, le feu a changé d'orientation, il est allé très vite même si nous avons très vite eu des moyens de lutte", a souligné le préfet des Bouches-du-Rhône, Georges-François Leclerc. "La situation n'est pas figée mais elle est maîtrisée", a-t-il ajouté.

"Les conditions météo ne seront pas bonnes pour toute la soirée et pour une grande partie de la nuit", précise le colonel Jean-Luc Beccari. Les prévisions prévoient un vent à la baisse mercredi et le département est rétrogradé en vigilance orange aux feux de forêt. Le risque d'embrasement restera néanmoins très élevé.

Florent Bascoul