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Voitures, piétonnisation: la consultation d'un collectif montre un rejet massif des projets urbains à Lyon

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Le collectif Les Défenseurs de Lyon et du Grand Lyon a dévoilé une enquête réalisée auprès de 3.394 habitants de la métropole. La majorité des sondés expriment une opposition aux récents projets d'aménagement urbains.

Régulièrement opposé aux décisions la métropole et de la mairie lyonnaise, le collectif Les Défenseurs de Lyon et du Grand Lyon a publié ce jeudi 23 janvier une enquête faisant état d'un rejet important des projets de réaménagements urbains menés ces dernières années.

3.394 habitants, répartis sur plusieurs arrondissements et communes de la métropole, ont été interrogés par le collectif entre le 31 octobre 2024 et le 10 janvier dernier. Riverains, commerçants, artisans... Une majorité des personnes interrogées émettent un avis défavorable sur la plupart des travaux réalisés.

Presqu'île, rétrécissements des voies... Un rejet massif

Le rétrécissement des voies automobiles sur les quais du Rhône est l'aménagement le plus rejeté, avec 78% d'opinions défavorables. Le projet "Presqu'île à vivre", qui vise également à réduire la place de la voiture en ville pour faire de la place aux piétons et aux cyclistes, cumule quant à lui 70% d'avis défavorables.

Les Défenseurs de Lyon et du Grand Lyon dénoncent également la "méthode avec laquelle ces aménagements sont effectués", comme l'explique Toki Raoilison, membre du collectif.

"Les concertations sont presque nulles. Quand il y en a, les décisions sont prises avant même que l'enquête soit terminée. En tant que population, en tant que riverains, nous avons le sentiment de ne pas être écoutés, voire d'être méprisés par ceux qui nous gouvernent", déplore-t-il.

Cette opposition massive aux projets de la métropole s'explique en partie par le moyen de transport quotidien utilisé par de nombreux sondés: plus de la moitié d'entre eux (1.889) déclarent se déplacer tous les jours en voiture ou en deux-roues motorisé.

Parmi les "principaux enseignements" de l'étude, les automobilistes jugent les alternatives "insuffisantes" pour se passer de leur véhicule. "Quand on habite en périphérie, on n’a pas d’autre choix que la voiture", explique l'un d'eux.

"Pourquoi ne pas développer d’abord les transports en commun avant de supprimer les voies automobiles?", questionne également un autre riverain.

Des projets "mal planifiés et mal exécutés"

La concertation menée par le collectif fait état d'un "mécontentement généralisé" vis-à-vis des travaux mais pointe surtout un "déclin du commerce local", ainsi qu'une perte d'attractivité du centre-ville d'après les sondés.

"Les clients ne viennent plus, car ils ne peuvent ni accéder ni se garer facilement", assure ainsi un commerçant.

"Les projets ne prennent pas suffisamment en compte les besoins des populations spécifiques" déclare le collectif, qui s'appuie par exemple sur le témoignage d'un artisan qui estime perdre "des heures pour des trajets autrefois simples".

"Les commentaires illustrent un rejet global des projets actuels, perçus comme mal planifiés et mal exécutés", conclut le collectif. Parmi les attentes exprimées, les sondés évoquent "une concertation réelle et transparente", la mise en place "d'alternatives viables" en termes de moyens de transport ou une "meilleure prise en compte" des impacts des projets de réaménagements.

Sollicitée par BFM Lyon, la métropole n'a pas souhaité réagir à cette concertation. Les Défenseurs de Lyon et du Grand Lyon ont quant à eux appelé à la mobilisation et ont lancé une pétition qui récolte déjà plus de 13.000 signatures d'après le collectif.

Marianne Rey avec Mathias Fleury