Violente agression contre un policier à Lyon: prison ferme requise

La balance de la justice, au tribunal de Rennes, le 19 mai 2015 - DAMIEN MEYER / AFP
Des peines de deux ans et demi de prison ferme ont été requises vendredi contre huit des 10 prévenus suspectés d'avoir participé à la très violente agression subie par un policier qui rentrait à son domicile, dans la nuit du 14 juin 2020, à Lyon.
Frappé sur tout le corps à coups de poing et de pied, le fonctionnaire de police, alors en poste au commissariat de Caluire, a subi 45 jours d'incapacité totale de travail (ITT), souffrant d'une triple fracture à la cheville.
Deux mineurs à l'origine de l'agression, qui auraient rameuté un groupe dans un square, sont renvoyés devant le tribunal pour enfants.
Les dix majeurs, aujourd'hui âgés de 20 à 30 ans, ont effectué de la détention provisoire, de deux mois à un an. Ils étaient jugés pour violence aggravée par trois circonstances : en réunion, avec arme, et sur dépositaire de l'autorité publique.
Pour deux d'entre eux, la relaxe a été requise. Pour les huit autres, des peines de 42 mois de prison dont 12 avec sursis, assorties de mandats de dépôt, ont été réclamées.
Aucun prévenu majeur n'a reconnu avoir porté des coups
Les faits se sont déroulés vers 4h00 du matin, alors que le policer revenait d'une crémaillère, avec sa compagne.
Une voiture a pilé devant lui, après un virage effectué au frein à main. Le conducteur est descendu et lui a foncé dessus, en le traitant directement de "sale flic", selon son récit.
Le policier a rendu des coups. La voiture est repartie, et un groupe d'une dizaine d'individus est revenu. Le policier est allé à leur rencontre, pour permettre à sa compagne de se mettre à l'abri.
Il est tombé sous les premiers coups, se mettant en position foetale, recevant une quarantaine de coups, selon ses déclarations. Alertés par des cris, des témoins de la scène ont vu depuis leur fenêtre un groupe d'une dizaine d'individus utiliser des barres de fer.
À l'audience, aucun prévenu majeur n'a reconnu avoir porté des coups, et tous ont affirmé ignorer la qualité de policier de la victime. "J'ai entendu du bruit et j'ai vu du monde courir", a déclaré un protagoniste. "Il m'a mis direct un doigt dans l'œil, j'ai pas vu ce qui s'est passé", a dit un autre. "Personne n'a porté de coups, personne n'a su qu'il était policier, tout le monde admet qu'il était là, et personne n'a frappé", a ironisé la procureure Sophie Taupin.