Violences à Rillieux-la-Pape: le maire va "convoquer les parents" et menace de leur couper les aides municipales

Au lendemain d'une deuxième nuit agitée, le monde politique lyonnais déplore les nouveaux incidents survenus à Rillieux-la-Pape ce vendredi 1er novembre. Selon les informations de BFM Lyon, deux bus ont été bloqués puis incendiés par une vingtaine de personnes dans le quartier de la Velette à partir de 21 heures.
Les individus se sont servis du contenu de conteneurs à verre comme projectiles contre les policiers, blessant l'un d'eux à la tête. "Ces personnes auraient pu amener la ville à connaître un drame. Rien ne justifiait ces violences", a réagi Alexandre Vincendet, le maire de la commune (Horizons) sur BFMTV.
La veille, la soirée d'Halloween avait déjà été marquée par l'interpellation de quatre mineurs âgés de 13 à 17 ans, ayant brûlé plusieurs voitures et poubelles avant de se rendre coupables de tirs de mortiers et de vols, selon un communiqué de la mairie. Leurs gardes à vue ont été prolongées. Le maire de Rillieux-la-Pape, Alexandre Vincendet, indique dans la soirée que "deux arrestations supplémenaires" ont eu lieu dans l'après-midi.
"Ce sont des représailles liées aux arrestations", a également expliqué Alexandre Vincendet à BFM Lyon. "Ils veulent nous mettre la pression, qu'on les laisse tranquille, mais c'est hors de question. C'est inadmissible qu'une minorité pousse un quartier à bout".
L'édile a annoncé qu'il allait "convoquer les parents" des quatre interpellés de jeudi - "très défavorablement connus des services de police, notamment pour trafic de stupéfiants" - lors d'un Conseil des Droits et Devoirs des Familles la semaine prochaine.
"C'est un contrat très simple : soit ils nous aident à ce que leurs enfants rentrent dans le droit chemin, soit ils refusent et on suspendra les aides municipales. Vous ne pouvez pas bénéficier de la solidarité nationale si vous pourrisez la vie de tout un quartier", a-t-il détaillé.
La mairie menace de faire pression sur les bailleurs
La ville souhaite par ailleurs organiser une réunion avec les résidents du quartier de la Velette, la préfecture du Rhône, les bailleurs et tous les acteurs concernés afin de "régler les problèmes".
"Si ce sont des habitants de Rillieux, je ferai tout pour que leurs baux soient rompus, a ajouté le maire. C'est aux voyous de partir, pas aux honnêtes gens qui ont peur", a précisé le maire.
Dans la soirée de vendredi, les résidents d'un immeuble attenant ont évacué les lieux, de peur que les flammes ne se propagent des véhicules à leurs logements.
"Il faut responsabiliser les parents et sensibiliser les jeunes sur ce qu'ils risquent s'ils prennent le chemin de la délinquance. Il faut une prévention dissuasive", a abondé Abel Boyi, éducateur et président de l'association "Tous uniques, tous unis" sur BFMTV.
La préfète déléguée pour la défense et la sécurité, Juliette Bossart-Trignat, s'est également rendue sur place ce vendredi.
"L'État réagira avec fermeté"
Ce deuxième "acte de malveillance" a été qualifié de "perturbation majeure" par le réseau des TCL sur son site internet, la ligne 33 étant temporairement arrêtée dans le secteur pour ne reprendre que ce dimanche.
"Je vais aller travailler avec, c'est comme ça... Cela fait plusieurs fois que cela arrive dans le quartier", regrette ce samedi un riverain, dont l'arrière de la voiture a été touché par le feu.
"L’État agira avec fermeté", a assuré la préfecture du Rhône sur son compte X. "Des investigations sont en cours pour retrouver les auteurs qui devront répondre de leurs actes". Les CRS resteront mobilisés tout le week-end à Rillieux-la-Pape aux côtés des effectifs de police nationale et municipale.
Au lendemain de la déclaration du ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, qui a affirmé lors de son déplacement à Rennes qu'il fallait "faire de la lutte contre le narco-banditisme une vraie cause nationale", le maire de Rillieux-la-Pape déclare sur BFMTV espérer "que les paroles seront suivies d'actes".
Sur X, la préfète de la région Auvergne-Rhône-Alpes, Fabienne Buccio, a de son côté condamné "fermement les violences criminelles commises" et apporté "son soutien au policier blessé, aux agents des TCL et aux habitants".