Violences à Lyon: les versions s'opposent après le grave accident d'un jeune en scooter

Ce quartier du 9e arrondissement de Lyon s'est embrasé jeudi soir après le grave accident d'un adolescent à scooter. Un témoin assure qu'il a été percuté par un véhicule banalisé. Les fonctionnaires nient toute implication.

C'est la chute à scooter d'un adolescent de 13 ans qui a mis le feu aux poudres. Le quartier de La Duchère, dans le 9e arrondissement de Lyon, s'est embrasé jeudi soir, devenant le théâtre d'une scène d'affrontements entre forces de police et des habitants. Gravement blessé et actuellement dans le coma, le jeune homme aurait-il été heurté par un véhicule de police? Un témoin l'assure, tandis que les forces de l'ordre nient toute implication dans ce grave accident.

Hamza C. est le frère de l'adolescent, touché à la tête et transporté d'urgence à l'hôpital. L'intéressé assure avoir échangé avec un témoin de la scène, qui atteste de la responsabilité de la police.

"La personne dit bien formellement que la voiture de police est arrivée derrière mon petit frère en s'amusant à lui faire peur avec des zigzags", raconte Hamza C. au micro de BFM Lyon. "Au bout du troisième zigzag, ils ont touché l'arrière du scooter. Mon petit frère est tombé du scooter. Il a tapé sa tête contre le poteau et il a tapé sa tête contre le trottoir." C'est alors que les policiers "sont allés à fond". "Ils sont partis" (...) "à vive allure", raconte-t-il.

"On veut que mon petit frère se rétablisse"

Le jeune homme souhaite saisir la justice: "On va faire tout le nécessaire pour que cette fois-ci le boulot soit fait."

Policiers visés par des tirs de mortiers, véhicules incendiés, abribus dégradés, feux de poubelles... En dépit du récit du témoin, Hamza C. déplore les affrontements et les dégradations qui ont émaillé son quartier pendant une partie de la soirée.

"Vous croyez que ça me fait plaisir qu'ils cassent tout les gens? Mon petit frère a pas besoin de ça", insiste-t-il. "On veut que mon petit frère se rétablisse. On ne veut que ça."

Mais pour les autorités, le récit de ce témoin est contestable. Invité de BFMTV jeudi soir, Thierry Suquet, le préfet délégué pour la défense et la sécurité à la préfecture du Rhône, a dénoncé "une fake news". "Selon les informations que nous connaissons à l'heure actuelle, l'équipage de police n'était pas présent au moment de l'accident", a-t-il ajouté.

12 personnes interpellées

Selon Ludovic Cassier, secrétaire départemental SGP Police Rhône, "rien ne permet de relier la police à cet accident".

"Ça part sur des bruits de couloir, une rumeur accusant facilement la police, comme d'habitude", déplore-t-il. Et d'ajouter que "le parquet a demandé à ce que les effectifs soient auditionnés". "Ils le seront", affirme-t-il.

Plus largement, le fonctionnaire constate que "de nombreux jeunes circulent facilement sur des véhicules deux-roues non casqués, s'amusant même parfois à venir défier la police nationale dans le quartier, en venant à côté des véhicules, tout simplement parce qu'ils savent que nous n'avons pas le droit de les prendre en chasse".

Jusqu'ici, 12 personnes ont été interpellées consécutivement aux violences survenues jeudi soir aux abords du lycée La Martinière-Duchère. L'établissement restera fermé ce vendredi.

Florian Bouhot Journaliste BFM Régions