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Soupçonné de meurtre, "parcours pénal ancien"... Le profil du fugitif arrêté après son évasion d'une prison dans le Rhône

Les faits se sont déroulés à la prison de Corbas (Rhône) où l'homme était détenu.

Les faits se sont déroulés à la prison de Corbas (Rhône) où l'homme était détenu. - Kenzo Tribouillard - AFP

Âgé de 20 ans, Elyazid A. a été interpellé ce lundi 14 juillet après s'être évadé de la prison où il était incarcéré dans le Rhône. Il est notamment soupçonné d'avoir tué un trafiquant de drogue en janvier en Essonne, selon une source proche du dossier.

Sa cavale aura duré trois jours. Le détenu qui s'était évadé ce vendredi 11 juillet de la prison de Lyon-Corbas (Rhône) a été interpellé tôt ce lundi 14 juillet à Sathonay-Camp, une commune de la métropole lyonnaise.

Né en 2004 à Mamoudzou à Mayotte, Elyazid A. se trouvait en détention provisoire à la prison de Corbas dans le cadre d'une information judiciaire ouverte à la JIRS de Paris le 28 janvier dernier des chefs de "meurtre en bande organisée" et "acquisition, détention, transport d’arme de catégories A et B, participation à une association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un crime et d’un délit puni de 10 ans d’emprisonnement", a appris BFMTV auprès des parquets de Lyon et Paris.

Une source proche du dossier précise à BFMTV que le jeune homme est soupçonné, avec un complice, d'avoir tué par balles un trafiquant de drogue aux Ulis en Essonne le 15 janvier dernier. Selon cette même source, ils auraient été recrutés par un trafiquant de drogue concurrent pour honorer ce contrat.

"Ni un haut du spectre, ni un lieutenant d'une organisation criminelle"

Sébastien Cauwel, directeur de l'administration pénitentiaire, a aussi indiqué sur BFMTV qu'Elyazid A. était incarcéré pour "différentes condamnations dans des faits mineurs (...) liés à des trafics ou des vols". Le jeune homme a par ailleurs un "parcours pénal assez ancien" et avait déjà été incarcéré lorsqu'il était mineur.

"C'est un détenu qui n'est pas suivi par le renseignement pénitentiaire, il n'est pas identifié ni comme un haut de spectre ni comme un lieutenant d'une organisation criminelle", a précisé Sébastien Cauwel. "Il n'est pas non plus classé parmi les détenus particulièrement signalés (DPS)."

Elyazid A. s'est évadé de sa cellule vendredi matin avec un procédé "extrêmement rare, que nous n'avons jamais connu dans cette administration", a souligné le directeur de l'administration pénitentiaire.

"Ils étaient trois en cellule, l'un de ses cocellulaires était libérable vendredi matin et il a profité de la complicité de ce cocellulaire pour se cacher dans un gros sac de linge (...) et pour s'extraire et s'évader de cet établissement."

Une "série de dysfonctionnements"

Son absence n'a été constatée que samedi matin. Il y a eu "manifestement toute une série de dysfonctionnements graves et inadmissibles", a estimé Sébastien Cauwel, précisant avoir lancé une enquête interne et l'ouverture d'une inspection de l'inspection générale de la justice demandée par le garde des Sceaux.

À la suite de son évasion, le détenu, a fait l'objet d'une notice rouge d'Interpol émise dimanche. Il a finalement été interpellé vers 6 heures ce lundi matin en sortant d'une cave de Sathonay-Camp. Le fugitif a été placé en garde à vue des chefs "d’évasion en bande organisée et participation à une association de malfaiteurs". Quant à son complice, il ne se trouvait pas avec lui et n'a pas été interpellé.

Boris Kharlamoff et Emilie Roussey