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Sécheresse: la préfecture du Rhône met en garde contre des sanctions pour non-respect des mesures

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Placé dans sa quasi-intégralité au seuil de "crise" sécheresse depuis le 10 août, le département du Rhône est sujet à de nombreuses interdictions concernant l'utilisation de l'eau. Certaines de ces mesures ont du mal à passer chez les habitants et des sanctions sont envisagées du côté de la préfecture.

"La situation est très grave et inédite". Ces mots sont ceux de Vanina Nicoli, préfète, secrétaire générale de la préfecture du Rhône, prononcés ce mercredi soir au micro de BFM Lyon. Alors que les services de l'Etat ont placé ce mardi la quasi-totalité du département du Rhône en état de "crise" sécheresse, la secrétaire générale de la préfecture du Rhône a tenu à expliquer la situation, mais aussi à prévenir entreprises comme usagers: si les mesures liées à la "crise" ne sont pas respectées, des sanctions seront prises.

La question a notamment le mérite d'être posée dans la Métropole de Lyon alors que plusieurs entreprises de lavages de voitures avaient décidé de poursuivre leur activité malgré l'interdiction.

Laver son véhicule est en effet prohibé par la "crise" sécheresse, et braver cette interdiction expose les contrevenants à une amende allant jusqu'à 1500 euros pour un particulier et 7500 euros pour une personne morale.

"Des contrôles seront opérés et pour ceux qui seront toujours ouverts il y aura, comme auprès de chacun des usagers [...] d'abord un temps d'explication. S'il y a réitération lors d'un contrôle et qu'ils sont toujours ouverts, il y aura en effet une sanction", assure la préfète, secrétaire générale de la préfecture du Rhône.

Des coupures d'eau potable à prévoir dans le Rhône?

Au vue de la situation, Vanina Nicoli a tout de même souhaité rappeler "la chance" d'avoir, notamment grâce au Rhône, un accès "presque normal" en eau potable dans le département.

"Le Rhône n'est pas encore dans la situation des département du sud où l'eau de consommation est limitée", insiste-t-elle.

Bien que cette dernière appelle "à rester très vigilants" face à la sécheresse cette année, avec "plusieurs semaines devant nous pendant lesquelles on n'aura pas de précipitations significatives", Vanina Nicoli pointe du doigt l'importance du Rhône et de son "niveau correct" qui préserve pour l'heure les rhodaniens de coupures d'eau.

Pour autant, la préfète Vanina Nicoli n'exlut pas de devoir avoir recours à "des mesures coercitives" dans le futur pour préserver les ressources en eau. La question restant de savoir à quelle échéance. "Il faut se poser la question, peut-être pas à court terme, mais au moins à moyen et à long terme, c'est une certitude. [...] On pourrait avoir sur certains secteurs du département des difficultés à garantir la quantité et la qualité de l'eau potable".

Bien que la situation ne soit pas inédite dans le Rhône, les épisodes de "crise" sécheresse semblent être de plus en plus fréquents. "Normalement on est plus sur un schéma d'une année tous les vingt ans. On voit que là, on a deux années sécheresses en deux ans, c'est une accélération et une aggravation", prévient la préfète Vanina Nicoli.

La "crise" sécheresse peut être décrétée dans les départements concernés afin de préserver l'alimentation en eau potable des populations, mais aussi pour tous les usages liés à la sécurité des installations industrielles, les services de santé ou encore la réduction au maximum de tout impact sur la biodiveristé des territoires.

Alixan Lavorel