BFM Lyon
Lyon

Saint-Fons: un an après l'incendie d'un immeuble lors des émeutes, les habitants restent sans solution pérenne

placeholder video
Il y a un an, un incendie volontaire ravageait un immeuble de cinq étage à Saint-Fons, dans les contexte des émeutes après la mort de Nahel. Aujourd'hui, les habitants sont toujours en attente de relogement.

Un après les flammes, des marques noircissent toujours la façade de leur immeuble. Ce batiment de cinq étages situé à Saint-Fons, en banlieue de Lyon, a été victime d'un incendie volontaire dans le contexte du mouvement de révolte qui a suivi la mort de Nahel, jeune garçon de 17 ans tué par un policier à Nanterre (Hauts-de-Seine).

Aujourd'hui, l'édifice est jugé trop dangereux et les travaux n'ont toujours pas pu commencer, laissant les locataires dans une situation compliquée, sans solution stable.

"Ils veulent pas nous permettre de tourner la page"

"Psychologiquement, on est tous mal, on a tous envie de reprendre une vie normale. Nous, ce qu'on voulait, c'est que la procédure soit plus rapide. Au bout d'un an, là, on n'a pas accès à nos logements. On n'a rien", déplore Farid Rezigui, l'une des victimes.

Il était chez lui avec sa femme et ses enfants lorsque le feu a envahi le bâtiment le 2 juillet 2023. Une nuit d'angoisse pour cette famille et un traumatisme qui perdure: "J'avais l'impression d'être dans un film", explique la victime.

"Ce qui nous arrange pas, c'est qu'à côté, on nous facilite pas les choses et on est toujours en plein dedans parce qu'ils veulent pas nous permettre de tourner la page ", critique-t-il encore en faisant référence aux assureurs en charge de leur dossier.

"Problèmes pulmonaires"

La quarantaine de familles qui vivait dans l'immeuble lors de l'incendie a été relogée. Une solution censée être provisoire mais qui pourrait, en réalité, durer plusieurs années alors que les assureurs tardent à indemniser les victimes.

Pour Laurent Banbanaste, l'avocat des sinistrés, les conséquences de l'incendie ont été minimisées: "C'est une situation qui est très déstabilisante pour ces gens qui se retrouvent ballottés d'un logement à l'autre avec un doute sur leur avenir immédiat. On a constaté dernièrement que beaucoup présente des séquelles et ne respirent plus comme elles le faisaient avant: elles ont des toux, elles ont des problèmes pulmonaires", détaille-t-il.

L'avocat assure qu'"il va falloir que cet aspect-là soit étudié par la justice".

L'adolescent de 16 ans reconnu responsable de l'incendie est toujours en détention provisoire dans l'attente de son jugement. La date du procès n'a pas encore été annoncée.

Gillet Glenn