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Rhône: une enquête ouverte après des menaces de mort contre la présidente de l'université Lyon 2

Un piéton passe devant l'entrée fermée de l'université Lyon 2 à Lyon, le 14 mai 2018, après l'annulation de la première journée d'examens de l'établissement.

Un piéton passe devant l'entrée fermée de l'université Lyon 2 à Lyon, le 14 mai 2018, après l'annulation de la première journée d'examens de l'établissement. - JEFF PACHOUD

Après de nombreux débats autour de l'Université Lyon 2 depuis le début du mois, une enquête a été ouverte après des menaces de mort prononcées à l'encontre de la présidente de l'université.

La justice enquête sur des menaces de mort à l'encontre de la présidente de l'université Lyon 2, au cœur d'une vive polémique depuis l'interruption d'un cours par des militants début avril, a indiqué ce lundi 21 avril le parquet de Lyon.

L'enquête a été ouverte sur les chefs de "menace de mort sur personne chargée d'une mission de service public et harcèlement en ligne", et confiée aux policiers de la Division de criminalité territoriale (DCT), a précisé le parquet.

L'Université Lyon 2 est au cœur de vifs débats depuis l'intrusion, le 1er avril, d'un groupe de personnes encagoulées lors d'un cours de Fabrice Balanche, spécialiste reconnu de l'Irak et de la Syrie. Vivement pris à parti par des militants le taxant de "raciste" et "sioniste", il avait mis fin à son exposé et quitté l'amphithéâtre.

L'incident avait suscité une large condamnation, le ministère de l'Éducation dénonçant une situation "absolument inacceptable". L'université avait accordé une protection fonctionnelle à Fabrice Balanche et effectué un signalement au parquet, qui avait ouvert une enquête pour "entrave à l'exercice de la fonction d'enseignant".

De multiples prises de position

Deux semaines plus tard, dans un entretien au journal local Tribune de Lyon, sa présidente Isabelle von Bueltzingsloewen a encore dénoncé des "faits intolérables" et la "ligne rouge franchie" par les militants.

Mais elle a aussi regretté "l'emballement médiatique disproportionné" autour de l'affaire et a épinglé les "paroles affligeantes, complotistes et délétères pour l'université" prononcées par Fabrice Balanche, qui a dénoncé dans de nombreux médias "l'islamo-gauchisme" en vigueur selon lui à Lyon 2.

Depuis cet article, les prises de position pour ou contre la présidente de l'Université se sont multipliées.

"Ce n'est pas à l'université de baisser les bras"

Jugeant sa réaction "inadmissible", le président LR de la région Auvergne-Rhône-Alpes Fabrice Pannekoucke et son prédécesseur devenu conseiller spécial, Laurent Wauquiez, ont demandé au ministre de l'Enseignement supérieur une mission d'inspection sur "les dérives préoccupantes" au sein de Lyon 2.

"Nous considérons que ce n'est pas à l'université de baisser les bras face à ceux qui s'en prennent aux valeurs de la République, alors que l'université subit le double assaut de l'islamisme et de l'extrême-gauche", ont-ils écrit.

L'association France Universités qui regroupe des dirigeants d'établissements a au contraire apporté son soutien à Mme von Bueltzingsloewen "victime d'une polémique inacceptable et stérile sur les fantasmes de l''islamo-gauchisme' et du 'wokisme' à l'Université".

Sans citer d'accusateurs et en condamnant les troubles causés par les militants, France Universités a dit dans un communiqué son refus "que les universités soient, une fois de plus, caricaturées et instrumentalisées à des fins politiciennes".

Le chercheur et professeur Fabrice Balanche a quant à lui de nouveau pris la parole sur X ce lundi 21 avril après-midi pour apporter "tout (son) soutien à Madame la présidente de Lyon 2 dans cette épreuve". "L’Université doit être laïque et apolitique. Nul ne peut être harcelé et menacé de la sorte", écrit-il.

JMA avec AFP