Intrusion dans un amphithéâtre à Lyon 2: le parquet ouvre une enquête pour "entrave à la fonction d'enseignant"

Le parquet de Lyon a ouvert une enquête pour "entrave à l'exercice de la fonction d'enseignant" après l'intrusion d'une quinzaine de personnes dans un amphithéâtre de l'université Lyon 2 dans son campus de la porte des Alpes le 1er avril a appris BFMTV.
Cette action visait Fabrice Balanche, maître de conférence. Le géographe s'était rendu en Syrie en 2016, aux côtés notamment de Thierry Mariani, à l'époque député Les Républicains. La délégation française avait alors rencontré Bachar Al-Assad. Une rencontre qui n'était "pas prévue au programme", selon le géographe, accusé depuis de soutenir le régime de l'ancien président.
Il s'était exprimé le samedi 29 mars sur la chaîne Cnews à propos d'une interdiction d'une rupture du jeûne du ramadan dans une salle de classe: "Ça faisait un mois qu'une salle de l'université était occupée par un groupe d'étudiants d'extrême-gauche et le syndicat Solidaires Etudiants. Et comme ce sont des gens que l'on peut qualifier d'islamo-gauchistes, ils ont décidé d'organiser une rupture du jeûne pour attirer les étudiants musulmans, puisque ça fait partie des cibles de cette association", avait-il indiqué.
Une protection fonctionnelle
Dans un communiqué diffusé ce vendredi 4 avril, l'université Lyon 2, indique avoir fait un signalement au procureur de la République. "L'établissement est en contact permanent avec l'enseignant et l'accompagne dans ses démarches de dépôt de plainte. Une protection fonctionnelle lui a été aussitôt accordée, et un suivi par la chargée de prévention lui a été proposé", écrit la direction.
L'association occupant une salle du campus de la porte des Alpes sans autorisation a proposé le 25 mars dernier un moment pour la rupture du jeûne du ramadan. Ulcéré par cette initiative relayée sur les réseaux sociaux et via des flyers, le syndicat d'étudiants de droite, Uni, avait dénoncé sur X et auprès de la présidence de l'université cet événement.
La direction de l'université avait alors décidé d'interdire ce repas, invoquant le principe de "neutralité des espaces communs, conformément à la réglementation en vigueur les universités publiques". D'après les étudiants occupants, la direction a proposé la rédaction "d'une charte laïque avec l’équipe présidentielle" mais le collectif a considéré que cette proposition était "islamophobe et raciste" selon leur communiqué.
Vendredi 28 mars, le campus a été bloqué par une trentaine d'étudiants en réaction à la décision de l'université.