Rhône: après son éviction de la fédération PS, Christiane Constant saisit le tribunal judiciaire

Christiane Constant , sur le plateau de BFM Lyon - BFM Lyon
Elle avait été démise de ses fonctions de première secrétaire fédérale du Parti socialiste du Rhône, après un SMS à caractère raciste. Christiane Constant entend demander réparation "du traitement infamant" qui lui a été réservé.
"Je viens en effet de saisir le Tribunal judiciaire de Lyon d'une action dirigée à l'encontre du Parti socialiste, de la Licra, de Monsieur Olivier Faure, de Madame Hélène Geoffroy, de Madame Alexandra Tzatchev-Jouvet, de Monsieur Cédric Van Styvendael, de Monsieur Stéphane Gomez, de Madame Nadia Lakehal, de M. Jean-Paul Bret, de Madame Sandrine Runel et de Monsieur Lotfi Ben Khelifia, dont l'objet est de faire reconnaître et réparer l'atteinte portée à mon honneur, à ma considération et à ma réputation", écrit-elle, dans un communiqué, ce vendredi.
Des messages divulgués "à son insu"
Christiane Constant avait été réélue début mars, première secrétaire fédérale du Parti socialiste du Rhône. Le parti avait finalement annoncé quelques jours plus tard la démettre de ses fonctions.
"À la suite de son élection comme Première secrétaire fédérale du Rhône du Parti socialiste jeudi soir, Christiane Constant a écrit un message contenant un propos à caractère raciste", précisait un communiqué.
Ayant demandé sa démission et ne l'ayant pas reçu, le Premier secrétaire Olivier Faure l'avait démise de ses fonctions et avait annoncé la suspendre du Parti socialiste.
"Pour rappel, lors de ma réélection en tant que 1ère Fédérale du Rhône du Parti socialiste, des termes que j'avais employés sur une boucle privée WhatsApp, ont été divulgués à mon insu, interprétés, exploités médiatiquement et politiquement", explique Christiane Constant, dans le communiqué publié ce vendredi.
En mars dernier, juste après sa réélection à la tête de la fédération, elle avait adressé le message suivant sur une boucle Whatsapp. "On va se faire une fête… du tonnerre de Zeus. On a éliminé tous ces macaques", avait-elle écrit. Un message accompagné d'un émoji cœur rouge et de trois singes.
Après la divulgation de ce mesage, les proches de Christiane Constant s'étaient empressés de dire qu'il s'agissait d'une faute de frappe, et qu'elle souhaitait en réalité écrire "macaches", qui signifie "rien", et non "macaques".
"Toute confiance dans la justice"
Le 8 mars dernier, Christiane Constant avait tenu une conférence de presse, dans laquelle elle était revenue sur les causes de son éviction. Elle avait alors affirmé que ses propos avaient simplement été mal interprétés.
"Je ne suis pas raciste, je n'ai jamais été raciste", plaidait alors cette dernière. Ça fait plus de quarante ans que je suis au Parti socialiste, que je défends des valeurs humanistes conformément à l'éthique et aux statuts du Parti socialiste. Si j'avais eu des écarts, j'aurais été suspendu depuis très longtemps."
Lors de cette conférence de presse, elle avait évoqué l'idée d'engager des poursuites judiciaires contre "les auteurs de ce harcèlement, de cette manipulation, de ces diffamations".
Dans son communiqué, elle dénonce sa "consternation devant la divulgation, l'utilisation, l'interprétation et l'exploitation qui avaient été faites à mon insu, des termes qu'elle avait employés sur une boucle privée WhatsApp".
En saisissant le tribunal judiciaire de Lyon, elle rappelle avoir toute confiance dans la justice de la République française "indépendante du tumulte médiatico-politique et de ses arrière-pensées".