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"On n'a pas encore fini d'évacuer les boues": l'inquiétude du maire de Givors face à l'arrivée d'un nouvel épisode cévenol

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Les fortes intempéries qui ont frappé l'ensemble du Rhône ont causé d'importants dégâts dans la commune de Givors, laissant la ville en grande difficulté. Mohamed Boudjellaba, le maire, a exprimé ses inquiétudes à BFMTV face à ces événements qui risquent se se reproduire.

L’inquiétude reste de mise à Givors, quelques jours après les inondations causées par les fortes intempéries qui ont touché le Rhône. Entre le jeudi 17 et le vendredi 18 octobre, les pluies diluviennes, causé par un épisode cévenol dans le sud de la France, ont causé d'importants dégâts dans la ville.

Alors que la ville ne s'est pas encore complètement remise des inondations, un nouvel épisode cévenol est à craindre "entre jeudi et vendredi", avec des précipitations qui pourraient atteindre "50 à 70 mm" entre le sud du Massif central, la Provence, la basse vallée du Rhône et le Languedoc, selon La Chaîne Météo.

"Je suis inquiet même très inquiet. J'espère qu'il ne sera pas à la hauteur de ce qu'on a déjà subi. Ma crainte est bien là. On n'a pas encore enlevé toutes les boues dans les habitations et sur voiries", confie Mohamed Boudjellaba, maire (divers gauche) de Givors à BFMTV.

Et d'ajouter: "même si l'épisode est moins violent, on aura quand même des formes d'inondation à certains endroits, alors même qu'on pas encore effacé l'épisode précédent".

Les conséquences des inondations toujours visibles

La semaine dernière, des dégâts ont été recensés dans les commerces, les habitations ou encore les infrastructures. Un magasin Carrefour de la ville avait été notamment complètement inondé et des personnes avaient été bloquées à l'intérieur durant plusieurs heures. Ce mardi 22 octobre, les Givordins subissent encore les conséquences de ces fortes intempéries.

"J'étais encore ce matin avec des personnes qui demandent à se faire reloger. Ce sont souvent des personnes âgées ou des familles, qui vivent aujourd'hui dans des logements dégradés. En termes, d'habitabilité, ils n'ont pas tout le confort. Ils ont pas de chauffage, et l'électricité de manière partielle, c'est vraiment très très compliqué", souligne Mohamed Boudjellaba, sur BFMTV.

Un plan communal de sauvegarde

Face à la crainte de ces nouvelles intempéries, la ville se prépare avec notamment son "plan communal de sauvegarde", déjà mis en vigueur le 17 octobre. "On a fait aussi quelques retours d'expérience en interne pour améliorer là où on a été un peu moins efficace, et pour mieux alerter la population en amont", ajoute le maire.

Par ailleurs, le maire rappelle qu'une simple "alerte jaune" avait été initialement émise par Météo-France lors du précédent épisode, ce qui n'a pas permis à la mairie de mettre en place des mesures préventives adéquates pour éviter ce désastre.

"En deux heures, le Gier est monté de deux mètres en seulement vingt minutes. On n'a pas eu le temps d'alerter toute la population, même si j'ai pu évacuer la zone commerciale et certains quartiers à temps. Mais j'ai pas eu le temps de le faire dans des quartiers sinistrés", explique l'édile.

Des conséquences du changement climatique

Mohamed Boudjellaba souligne aussi que sa commune est en train subir "de plein fouet" les conséquences du changement climatique.

"C'est nos modèles météorologiques qu'il faut peut-être revoir. Aujourd'hui, on parle d'épisodes cévenols dans le Rhône, avant, là où on n'en avait pas ce type de pluies. On a maintenant des pluies très fortes et des sécheresses très fortes", rappelle-t-il.

Conscient de la gravité de la situation, le maire conclut: "Il faut maintenant qu'on s'adapte à cela. On est dans un espace-temps où il faut trouver des modèles d'action pour qu'on puisse sauver à la fois des habitations et sauver nos concitoyens. (...) Il faut accepter que les changements sont ici et derrière il faut qu'on s'adapte et que la population accepte qu'ils vivent dans des zones où on aura des épisodes cévenols encore plus forts. De toute façon, nous subirons encore une nouvelle fois ce type d'évènements".

Alexandre Simoes