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"On galère", "je trouve ça génial": la zone à trafic limité officiellement lancée à Lyon, les habitants sont divisés

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La zone à trafic limité est entrée en vigueur ce samedi 21 juin sur la Presqu'île, à Lyon. Un dispositif qui complique les trajets des automobilistes et inquiète les commerçants, mais ravit certains piétons.

La zone à trafic limité est officiellement entrée en vigueur ce samedi 21 juin, en Presqu'île, à Lyon. Une quinzaine de voies de circulation sont désormais fermées.

Si cet aménagement est voulu par certains, il est peu apprécié par d'autres. Les habitants ne sont pas d'accord.

"C'est trop. Pour aller d'un endroit à l'autre, ça va faire des queues immenses", indique René au micro de BFM Lyon.

Cette mesure anti-voiture décourage une fois de plus les automobilistes. "On ne peut pas venir, il n'y a pas de place pour se garer", s'agace Sofian. "Toutes les routes sont fermées, on galère. Il faut un vélo ou une trottinette électrique pour entrer en ville", ajoute-t-il, lassé.

De son côté, John explique qu'il se rendra dans Lyon, mais qu'il "choisira ses quartiers" et privilégiera des lieux où il pourra "se garer facilement sans galérer".

Une zone accessible sous dérogation

Les commerçants, eux, craignent de perdre leur clientèle. Après la fermeture de la rue Grenette, il y a un an, Sandrine, fleuriste, a vu son chiffre d'affaires évoluer de 30 à 40%.

"C'est le désert", dit-elle, se souvenant d'une rue "qui était vivante". Elle estime être menacée. "On est en train de suffoquer, on ne peut plus, on ne tient plus", ajoute-t-elle.

La zone de trafic limité est censée apaiser le centre-ville. A terme, certaines rues seront réservées aux piétons et aux modes de transport doux.

"En tant que piéton, je trouve ça génial. Il y aura moins de voitures, moins de bruit et de pollution. Même pour les commerçants, je pense que cela pourra être intéressant pour eux puisque les gens auront plus envie de venir en ville si c'est moins bruyant", estime une habitante.

La Presqu'île restera accessible à certains véhicules avec dérogation : les services de secours et médicaux, les taxis et chauffeurs, les commerçants, artisans et livreurs, ainsi que les personnes en situation de handicap.

"Dans la définition du périmètre de la Presqu'île, on a bien fait attention à améliorer l'offre de transports en commun qui est déjà importante et de faire en sorte que les parkings publics soient à l'extérieur de la zone à trafic limité pour les personnes venant en voiture", explique Valentin Lungenstrass, adjoint (Les Écologistes) à la Ville de Lyon et délégué aux Mobilités.

Deux bornes escamotables sont déjà en service. Trois autres sortiront de terre dans les prochains mois.

Maéva Commecy avec Mélanie Hennebique