Militants LFI agressés à Lyon: Grégory Doucet saisit la justice et demande la fermeture des "Remparts"

Le premier souffre d'un traumatisme crânien, a l'arcade sourcilière ouverte, l'œil "défoncé" et présente de multiples ecchymoses, conséquentes à des coups de pied. La seconde fait état de maux de tête et se plaint de douleurs au cou et au dos.
Ces deux militants de La France Insoumise (LFI) étaient en train de tracter dans le Vieux-Lyon, lundi après-midi, lorsqu'ils ont été violemment agressés par des individus rattachés à un groupuscule d'ultra-droite. Une enquête a été ouverte dans la foulée. Elle a été confiée à la direction départementale de la sécurité publique.
Invité de la matinale de BFM Lyon ce mercredi, Grégory Doucet s'est ému de cette agression. "Les faits sont graves", souligne l'élu écologiste. Avec son adjoint à la sécurité, Mohamed Chihi, il a saisi la justice.
"Nécessaire d'avoir la réponse la plus ferme possible"
Concrètement, Grégory Doucet demande "la fermeture des Remparts, la fermeture des deux lieux de rassemblement que sont l'Agogé et la Traboule. Il faut absolument que ces lieux soient fermés une fois pour toute".
Les anciens locaux de Génération identitaire, groupuscule dissous en 2021, ont fusionné cette même année et sont soupçonnés d'en accueillir encore aujourd'hui les ex-membres, même si l'établissement s'en défend.
"Il est nécessaire, aujourd'hui, d'avoir la réponse la plus ferme possible et notamment de la part de l'État, embraye-t-il. Nous, nous avons déjà activé ce que nous pouvions activer."
La montée aux flambeaux interdite
Depuis le début de son mandat, le maire de Lyon a "déjà interpellé le ministre de l'Intérieur, le ministre de la Justice, plus récemment encore le président de la République sur les exactions de l'extrême droite".
Le 21 octobre dernier, il avait fustigé l'organisation illégale d'une manifestation d'extrême droite, sous couvert de "justice pour Lola", où des slogans tels que "l'immigration tue" ou "immigrés assassins" avaient été entendus. Le rassemblement avait été revendiqué par un militant identifié comme "Cadre des Remparts Lyon" sur les réseaux sociaux.
À ses courriers, Grégory Doucet n'a pour l'heure reçu aucune réponse. "Je le déplore, poursuit l'écologiste. On le voit: l'inaction qui s'est accumulée dans le temps fait qu'aujourd'hui certains se sentent autorisés." Et d'ajouter: "On a affaire avec des personnes qui s'en prennent à la République. C'est d'abord la République et l'État en premier lieu qui doivent agir".
La préfecture a pris une première décision en ce sens lundi. Elle a annoncé l'interdiction de la montée aux flambeaux, normalement prévue le 8 décembre et organisée par "Les Remparts", en invoquant l'éventualité de "sérieux troubles à l'ordre public".