Métropole de Lyon: ce que va changer le passage à la régie publique de l'eau le 1er janvier 2023

À compter du 1er janvier prochain, l'eau potable du Grand Lyon sera gérée sous régie publique, à la place de l'entreprise privée Veolia, choisie en 1987 à travers une délégation de service public.
De nouvelles missions
Ce changement, porté par la majorité écologiste à la métropole, doit permettre de "reprendre la maîtrise technique du bien commun de l'eau et développer un certain nombre de missions", a souligné sur BFM Lyon Anne Grosperrin, vice-présidente de la métropole de Lyon déléguée au Cycle de l'eau.
"Veolia faisait bien le travail qu'on lui avait assigné par ce contrat sur la production et la distribution d'eau potable. Il n'avait pas les missions de préservation de la ressource en qualité et en quantité", poursuit Anne Grosperrin.
L'élue souligne la nécessité de faire face aux "crises" sur la "rareté de l'eau, les sécheresses récurrentes" et "les évolutions des débits du fleuve" en anticipant ces problématiques à travers les nouvelles missions de la régie publique.
"Il y a, à l'avenir, des problématiques de qualité qui sont préoccupantes", ajoute-t-elle, soulignant que cette qualité devrait s'améliorer sur les captages notamment. Des sensibilisations à destination des agriculteurs seront, par exemple, menées afin de limiter la pollution des nappes phréatiques.
Améliorer le droit à l'eau
La régie publique de l'eau aura également pour mission de faciliter l'accès à l'eau potable pour "les 3000 personnes qui vivent à la rue dans la métropole" et "18.000 personnes qui vivent sans logement, soit chez des tiers, soit dans des foyers ou des squats".
"Nous devons prendre en compte ce droit essentiel déclaré par l'ONU comme un droit vital et humain", complète Anne Grosperrin.
Si les habitants de la métropole ne doivent pas s'attendre à une baisse des prix, qui "n'a jamais été promis", rappelle l'élue, une "tarification sociale et environnementale" va se mettre en place. "C'est les premiers mètres cubes gratuits pour les plus démunis", annonce la vice-présidente de la métropole de Lyon déléguée au Cycle de l'eau.
La tarification distinguera aussi plusieurs usages avec un palier d'usage essentiel et un autre dit "de confort" lorsqu'un habitant prend "un bain par jour", donne pour exemple Anne Grosperrin afin de limiter l'utilisation excessive d'eau potable.
"L'objectif est d'avoir des usages plus sobres de notre eau", conclut-elle en ajoutant que ces dispositions vont encore faire l'objet de concertation au fil de l'année 2023.