Lyon: un thérapeute, déjà condamné pour viols, à nouveau devant les assises

Devant l'entrée de la cour d'assises du Rhône à Lyon, le 4 décembre 2020 - JEFF PACHOUD © 2019 AFP
Jorge Arias, 51 ans, déjà condamné en 2018 pour avoir abusé de six femmes venues le consulter en tant qu'ostéopathe, comparaît à partir de lundi prochain devant la cour d'assises à Lyon pour viol d'une autre victime.
La plainte déposée après un premier procès
Les faits remontent à l'été 2014. Selon la plainte de la jeune femme aujourd'hui âgée de 27 ans, Jorge Arias se serait livré à des attouchements et des actes sexuels lors de séances d'ostéopathie dans son cabinet du 9e arrondissement de Lyon.
La victime fait état d'une emprise psychologique exercée dans un contexte médical alors qu'elle éprouvait des difficultés personnelles. La jeune femme a expliqué que le praticien, qui lui avait été recommandé par un proche, l'avait incitée à suivre "une méthode nouvelle" qui s'est traduite par des actes sexuels.
Traumatisée, la jeune femme portera plainte quatre ans plus tard, en mai 2018, après avoir lu dans la presse locale des compte-rendus du premier procès de Jorge Arias pour des faits similaires commis entre 2013 et 2015 sur six victimes. Il avait été alors condamné à douze ans de réclusion criminelle pour viols et agressions sexuelles.
"Le premier procès évoqué dans la presse lui a permis d'avoir le courage de déposer plainte. Cette affaire montre les mécanismes de l'emprise et de la manipulation par un discours médical", a estimé Me Mélissa Masseron, l'avocate de la victime.
Une situation d'"emprise"
La personnalité de l'accusé devrait être au coeur des débats. Natif de Colombie, Jorge Arias est venu en France pour suivre les cours du centre national de danse contemporaine d'Angers. Professeur de danse diplômé, il quitte la danse à l'âge de 30 ans et se reconvertit comme naturopathe en prétendant avoir suivi une formation en Colombie.
Une expertise psychiatrique évoque le "fonctionnement psychique de nature perverse où sa position d'autorité professionnelle sert son emprise sur la victime observée comme vulnérable". L'accusé est convenu avoir "exercé sans aucun cadre déontologique en se saisissant de la vulnérabilité de sa clientèle pour assouvir ses pulsions sexuelles personnelles", selon cette experte.
"Les faits de ce procès s'inscrivent dans une période pour laquelle mon client a déjà été condamné à douze ans de prison. La victime de cette affaire n'avait pas été identifiée à l'époque. Il a reconnu les faits, il ne conteste pas sa responsabilité", a fait valoir l'avocat de la défense, Me Samir Driss. Verdict attendu mardi.