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Lyon: trente ans de réclusion criminelle requis pour un double infanticide

Une peine de trente ans de réclusion criminelle a été requise devant la cour d'assises de Lyon contre Jamila El Rhoufi, 41 ans, accusée d'un double infanticide. (Photo d'illustration)

Une peine de trente ans de réclusion criminelle a été requise devant la cour d'assises de Lyon contre Jamila El Rhoufi, 41 ans, accusée d'un double infanticide. (Photo d'illustration) - AFP

Une mère est jugée pour avoir tué ses deux filles de trois et cinq ans, en juin 2018, dans son appartement de la caserne de Limonest, près de Lyon.

Une peine de trente ans de réclusion criminelle a été requise ce vendredi devant la cour d'assises de Lyon contre Jamila El Rhoufi, 41 ans, accusée d'un double infanticide dans son appartement de la caserne de gendarmerie de Limonest, près de Lyon.

"Ce n'est pas une folie meurtrière, ce n'est pas un délire, c'est un acte préparé, calculé, prémédité", a estimé l'avocate générale Charlotte Millon, en demandant aux jurés d'assortir leur condamnation d'une peine de sûreté des deux tiers.

Pour Charlotte Millon, la responsabilité pénale de l'accusée est "entière" et "aucune cause psychique ne peut excuser et expliquer son passage à l'acte", bien qu'"aucune mère saine d'esprit ne tue des enfants".

"Asphyxie mécanique de type suffocation"

Cette femme de gendarme est jugée pour avoir tué ses deux filles de trois et cinq ans, en juin 2018, dans son appartement de la caserne de Limonest, près de Lyon, en l'absence de son mari qui participait à une épreuve sportive dans les Pyrénées.

Après des années de dénégation et jusqu'à l'ouverture du procès mardi, Jamila El Rhoufi a finalement avoué jeudi avoir donné la mort à ses deux fillettes. Puis elle avait hoché la tête lorsque le président lui avait demandé si elle l'avait fait avec des coussins.

Selon le rapport d'autopsie, les deux fillettes, mortes à plusieurs heures d'intervalle, ont été victimes d'une "asphyxie mécanique de type suffocation".

Elle voulait "les garder" dans la peur d'une garde alternée

La quadragénaire, décrite comme une mère exclusive, a expliqué qu'elle voulait "les garder", dans la peur d'une garde alternée dans le divorce qui se profilait.

Détaillant la chronologie du week-end fatal, l'avocate générale a repris les conclusions d'un expert pour décrire une "logique de rupture et d'annulation radicale", qui a consisté à supprimer ses enfants pour effacer son échec et privé son mari de descendance.

"La société ne peut pas accepter qu'on enlève la vie par vengeance, qu'on enlève la vie à ses propres enfants", a-t-elle justifié en réclamant également un suivi socio-judiciaire de quinze ans, avec injonction de soins, interdiction d'entrer en contact avec la famille de son ex-mari, et l'interdiction d'exercer une profession en relation avec des mineurs.

Charlotte Millon a dressé un portrait accablant de l'accusée : "Elle ment tout le temps, elle manipule, elle accuse, elle se pose en victime comme elle l'a fait toute sa vie". Le verdict est attendu en fin de journée.

S.B.-E. avec AFP