Lyon: une mère jugée pour un double infanticide nie à nouveau les faits

Une mère, accusée de l'assassinat de ses deux filles de 3 et 5 ans, a continué de nier les faits reprochés, mardi dès l'ouverture de son procès devant la cour d'assises de Lyon.
Rapidement interrogée au début des débats, Jamila E., 41 ans, a confirmé qu'elle réfutait toute accusation d'assassinats de ses enfants.
Cette femme de gendarme est jugée pour avoir donné la mort à ses deux enfants le 10 juin 2018 dans l'appartement de la caserne de Limonest, près de Lyon, en l'absence de son mari qui participait à une épreuve sportive.
Selon un rapport d'autopsie, les deux fillettes ont été victimes d'une "asphyxie mécanique de type suffocation".
Un parcours marqué par la brutalité
Au cours de ce week-end, ni le frère de l'accusée, ni sa belle-soeur, qui lui avaient rendu visite, n'avaient rien noté de particulier. Ils seront entendus comme témoins mercredi.
Issue d'une famille de sept enfants du nord de la France, Jamila E. a été placée en foyer à 16 ans, en raison des violences de son père. Tentatives d'enlèvement, projet de mariage forcé, son parcours est marqué par la brutalité.
"J'ai été victime de coups. J'ai toujours trouvé que c'était normal, je n'en ai parlé à personne", a raconté l'accusée.
Après son départ du foyer, la jeune femme a occupé des postes de vendeuse et de serveuse à Nice, puis en Nouvelle-Calédonie, où elle a rencontré via les réseaux sociaux son futur mari, gendarme mobile.
Le couple regagne la métropole puis se marie 2012. Après un séjour à La Réunion et la naissance de ses deux filles, le couple s'établit en 2017 dans la caserne de gendarmerie de Limonest.
Une tendance à la mythomanie
La tendance à la mythomanie de la mère de famille, se disant tantôt policière municipale à Nouméa, tantôt "chanteuse dans un grand appartement", a été relevée par plusieurs témoins.
"Est-ce que vous comprenez qu'on puisse penser que vous êtes une menteuse?", lui demande l'avocate générale. L'accusée jette un regard noir et se mure dans le silence.
Pour Alexandre Plantevin, avocat de la défense, ses mensonges n'étaient qu'une façon un peu dérisoire de "raconter sa vie rêvée". "Je me suis fixée des objectifs que je voulais atteindre", reformule Jamila E.. Le verdict doit être rendu vendredi.