Lyon: jugée pour l'assassinat de son grand-père, une femme condamnée à cinq ans de prison avec sursis

La justice représentée. (Photo d'illustration) - Michael Coghlan - CC - Flickr
Une femme de 32 ans a été reconnue coupable de l'assassinat de son grand-père, âgé de 95 ans, ce jeudi 3 octobre à l'issue d'un deuxième jour d'un procès à la cour d'assises du Rhône, à Lyon, marqué par des débats sur la fin de vie.
Le verdict est tombé dans la soirée après 3h30 de délibéré, deux jours d'audience et quatre ans de procédure. Émilie Gutierrez a été condamné à 5 ans de prison avec sursis. La cour a estimé que la mise en cause avait agi avec préméditation, mais qu'il y avait une altération du discernement.
Sa peine se conjugue à une obligation de soin pendant au moins trois ans et d'une interdiction de porter une arme. "C’est une juste peine. Elle a fait comme elle pouvait face à une situation dramatique", a réagi l'avocat de la mise en cause à l'issue du procès.
"Vous avez ôté la vie d'un homme avec le feu"
La présidente de la cour a indiqué à la mise en cause: "Les faits qui vous sont reprochés sont constitués. Il s'agit d'un assassinat. La cour a estimé que les faits étaient particulièrement grave, vous avez ôté la vie d'un homme avec le feu."
La mise en cause, Émilie Gutierrez, était jugée pour avoir mis le feu à la chambre médicalisée de son grand-père en 2020, décédé à cause de brûlures et d'une intoxication liée aux fumées. "Rien de ce qu’elle a fait n’est de l’euthanasie, du droit à mourir dans la dignité. C’est un acte cruel et égoïste", a balayé l’avocat général pour qui la préméditation ne fait pas de doute.
Ce dernier a évoqué le bidon d’essence qu’elle a mis dans la voiture, le coup de fil a ses parents pour s’assurer qu’elle serait seule chez son grand père. La fille de la victime, également mère de la mise en cause, avait découvert le corps à moitié carbonisé de son père sur son lit, le 23 août 2020. Ce dernier était revenu vivre chez sa fille et son gendre à Saint-Laurent-de-Mure, dans la banlieue de Lyon.
Un procès axé sur la fin de vie
Dès le premier jour d'audience, le procès a pris des airs de plaidoyer pour une loi sur la fin de vie. La présidente de la cour d'assises avait ouvert le débat en interrogeant les différentes personnes auditionnées sur le sujet de la fin de vie.
Durant sa plaidoirie, l'avocat de l'accusée avait réclamé une peine qui n'amènera pas sa cliente en prison, plaidant pour l'euthanasie. Il estime que ce meurtre était "un geste d'amour"
De son côté, l'avocat général avait requis "une peine à la hauteur de la cruauté des faits qu'elle a réellement commis", soit 15 ans de prison, et appelé les jurées à "ne pas accepter la complaisance".