Lyon: la question de la fin de vie au coeur du premier jour du procès d'une femme jugée pour l'assassinat de son grand-père

Depuis ce mercredi 2 octobre, une femme de 32 ans est jugée pour avoir assassiné son grand-père en août 2020. La mise en cause est soupçonnée d'avoir mis le feu à la chambre médicalisée de son grand-père.
La victime, âgée de 95 ans, était alitée depuis plusieurs années. Selon l'accusée, qui avait dans un premier temps nié les faits, la victime lui aurait demandé plusieurs fois de l'aider à mettre fin à ses jours.
"Il faut une aide médicalisée pour mourir"
Dès le premier jour d'audience, le procès a pris des airs de plaidoyer pour une loi sur la fin de vie. La présidente de la cour d'assises a ouvert le débat en interrogeant les différentes personnes auditionnées sur le sujet de la fin de vie.
"Ma cliente a mis fin aux jours d'un de ses proches qui était en fin de vie, donc bien sûr que c'est relié à l'euthanasie, défend Me Thibaud Claus, avocat de l'accusée, au micro de RMC. Après, on n'est pas dans un militantisme de l'euthanasie." "
"C'est horrible d'en arriver là car il n'y a pas de loi", a déploré la sœur de la mise en cause, qu'elle estime innocente. Selon cette dernière, l'accusée s'est "sacrifiée" pour "aider son grand-père". À la barre elle assure: "Il faut que ça change, il faut une aide médicalisée pour mourir."
Lors des auditions, un des fils de la victime a comparé le corps de son père alors encore vivant "aux images qu’on a des camps de concentration". Une image partagée par l’aide soignante de la victime.
Réclusion criminelle à perpétuité
Le père de la mise en cause a lui justifié "un geste d'amour" et salué "le courage" de sa fille pour son geste. Ce à quoi l'avocat général a rétorqué: "Est-ce que c'est mourir dignement ça?" Le nonagénaire est mort intoxiqué et brûlé au niveau des jambes.
L’accusée sera entendue par la cour ce jeudi 3 octobre. Le verdict est attendu dans la soirée. Elle encourt la réclusion criminelle à perpétuité.