Lyon: 15 ans de prison requis contre la femme jugée pour avoir assassiné son grand-père de 95 ans

La cour d'assises du Rhône (photo d'illustration) - BFM Lyon
15 ans de réclusion criminelle ainsi qu'une interdiction du port d'arme ont été requis ce jeudi 3 octobre par l'avocat général, au procès à Lyon d'Emilie G., jugée pour avoir assassiné son grand-père en mettant le feu à son lit médicalisé.
"Une peine à la hauteur de la cruauté des faits qu’elle a réellement commis", selon l'avocat général. Pour appuyer ses propos, ce dernier indique que "rien de ce qu’elle a fait n’est de l’euthanasie" ni "du droit à mourir dans la dignité" mais qu'il s'agit d'"un acte cruel et égoïste".
La question de la fin de vie centrale
Le 23 août 2023, la fille de la victime découvrait son père de 95 ans mort sur son lit médicalisé, son corps à moitié carbonisé. Ce dernier était revenu vivre chez sa fille et son gendre à Saint-Laurent-de-Mure, dans la banlieue de Lyon, à la suite d'une mauvaise chute.
La question de la fin de vie est un point central du procès car Émilie, âgée de 28 ans à l'époque des faits, plaide un acte "d'euthanasie". Dès le premier jour d'audience, le procès a pris des airs de plaidoyer pour une loi sur la fin de vie. La présidente de la cour d'assises avait ouvert le débat en interrogeant les différentes personnes auditionnées sur le sujet de la fin de vie.
Au deuxième jour du procès, les experts psychologues et psychiatres sont revenus sur les faits. Pour l’experte psychologue entendue ce jeudi matin, un événement est déterminant pour expliquer le passage à l’acte de l’accusée. Le matin même des faits Émilie apprend l’adultère de son compagnon, père de ses deux enfants.
"C’est un élément déclenchant venu la chambouler. Elle fait face à un effondrement psychique interne", rapporte l’experte psychologue. L'avocat général estime également que "ce qu'on lui annonce le jour des faits, c'est l'effondrement".
Néanmoins il pointe du doigt l'absence d'Emilie G. au quotidien pour son grand-père. Celui-ci vivant chez les parents de l’accusée. Elle ne faisait pas face chaque jour a l’état de son grand-père qu’elle compare à "un fœtus vieux, que des os et la peau qui pendait".