Lyon: 19 associations saisissent le Conseil d'État contre la piétonnisation de la Presqu'île

L'un des projets majeurs de la municipalité lyonnaise bientôt devant la plus haute juridiction administrative? 19 associations de riverains et de commerçants lyonnais s'opposent à la piétonnisation voulue par les élus écologistes à la tête de la mairie de Lyon. Ces derniers viennent d'envoyer un courrier, adressé à la plus haute autorité permettant de juger les litiges entre les citoyens et l'administration: le Conseil d'État.
L'objectif affiché est de faire bouger les choses alors que les associations estiment que rien n'a évolué malgré le dépôt d'un recours contre le projet en mai 2023. Au contraire, les travaux ont même déjà commencé entre les Cordeliers et l'Hôtel-de-ville sur la Presqu'île.
"L'ensemble des indépendants (...) vont être touchés"
Les opposants à la piétonnisation de la zone avaient notamment demandé des études d'impact dès le lancement du projet. Selon eux, à l'heure actuelle il n'en est toujours rien. Même son de cloche du côté de la préfecture du Rhône, alors que l'une des associations avait formulé une demande d'intervention de la préfète Fabienne Buccio dans l'affaire, restée sans réponse.
Les élus de la majorité municipale écologiste lyonnaise espèrent apaiser le centre-ville de Lyon avec ce projet de piétonnisation de la Presqu'île. Les travaux doivent permettre de laisser davantage de place aux piétons et moins aux voitures, tout en favorisant les mobilités douces comme le vélo et les transports en commun.
Ces réaménagements inquiètent les professionnels du quartier qui espèrent désormais être entendus par les autorités. "On n'espère pas, on croit et on veut avancer vers une réalité: des échanges concrets pour faire avancer les choses", confie Maxime Le Moing, président de l'association pour le développement de la Presqu'île de Lyon, sur BFM Lyon.
"Soyons clairs, l'ensemble des indépendants qu'ils soient des professions libérales, commerçants, indépendants vont être touchés par ce genre de modifications. Les habitants, les clients et les patients ne pourront plus stationner de la même façon sur place", alerte ce dernier.
Selon lui, il y a "un risque de perdre définitivement le peu de professions libérales" restant sur la Presqu'île, faisant de l'endroit "un lieu spécifique" à Lyon. Maxime Le Moing prévoit de rencontrer le député de la 1ère circonscription du Rhône, Thomas Rudigoz, d'ici la fin du mois et espère faire évoluer la situation.